Not ready to say goodbye.

grace et maxim

Le café en main, il apprécia de sentir la chaleur de la boisson essayant de ne pas penser à l'opposé de ce qu'il ressentait en touchant les verres, une fois le soir venu. Il ne se posait même pas de cas de conscience. Il buvait parce qu'il le pouvait et que ça le faisait oublier. C'était aussi simple que ça. Quand la médecine n'était pas suffisante, il y avait l'alcool.

Lorsque Grace revint et lui tendit les médicaments. Il nota immédiatement que les dosages étaient élevés et que ce n'était pas quelque chose qu'on donnait à quelqu'un qui avait des petites douleurs. Finalement, c'était peut-être pire que ce dont ça avait l'air mais ce n'était pas pour autant qu'il ne pouvait rien faire ou plutôt que les prouesses médicales ne pouvaient rien faire. De son côté, quoiqu'il en soit, il ne serait qu'une source d'informations et pourrait mettre en relation mais il ne ferait rien de plus. "Je suis sûr." Répondit-elle avec évidence quand Grace sembla convenablement réfléchir à ce qu'il lui avait dit. Il hocha la tête. Il suivait encore le fil de ses réflexions, c'était bon signe. Elle avait l'air de revenir sur sa décision et il n'en attendait pas tant. Il doutait qu'elle ait remarqué la déception du manque de confiance en ses capacités de médecin mais se sentit redevable d'une certaine façon de voir que quelqu'un essayait encore de se comporter avec lui comme avec un homme normal, un médecin normal. Il n'était pas seulement ce criminel dont on murmurait le nom ou encore cette chose complètement ravagée qui finissait ses soirées au comptoir du même bar, soir après soir. Le fait qu'elle le traite comme une personne ordinaire lui faisait d'une certaine manière un bien fou, une nouvelle manière de se sentir normal l'espace d'un instant.

Il la regarda ensuite accepter à sa façon qu'il soit brièvement son médecin et la laissa retirer son vêtement non sans avoir l'impression étrange de non-normalité. Il voyait un certain nombre de personnes, femmes ou non dans le cadre de son travail mais c'était toujours à l'hôpital ou dans un cabinet et non chez eux. Les seules fois où une femme retirait ses vêtements à un domicile c'était pour tout autre chose que la médecine. Il y fit abstraction, en mode médecin et sentit bien qu'elle n'était pas plus à l'aise. Il n'avait aucun matériel, ni aucune table d'auscultation. Il allait devoir se faire une opinion à l’œil nu. La maintenant en place d'une main, pensant qu'en touchant les endroits sensibles elle pourrait avoir une forte réaction, il commença son inspection. Il nota que la cicatrice était belle et bien réalisée par un professionnel de santé compétent. Elle semblait toutefois un peu gonflée et cela lui laissa penser que ce n'était toujours pas fini de guérir. Il traça la ligne de sa colonne en attendant de sentir le tressaillement de la douleur. Un simple frôlement était apparemment douloureux et toute évidence, les nerfs étaient tirés à chaque pas. Il inspecta également le contour de sa ceinture cherchant à savoir sur quelles longueur s'étendait la douleur. Il aurait nettement préféré pouvoir manœuvrer la personne allongée mais se dit que ce serait trop demandé que de lui demander de le faire. Aussi resta-t-il baissé derrière elle pour pousser sa cuisse vers l'avant, posant sa main au bas du dos pour sentir les muscles bouger en même temps que sa jambe. "Vous avez été bien soigné. Quelque chose devrait être faisable Grace. Un expert saurait mieux vous dire mais la réduction qui a été faite et potentiellement opérable. Avec le bon chirurgien vous pourriez espérer une bonne diminution de la douleur." Et il continua à manipuler son dos, chassant tout ce qui n'était pas médecine de son esprit.

Not ready to say goodbye.

maxim et grace

Penser à autre chose.
Elle avait véritablement besoin de retirer cette crispation apparut dès l'instant où elle l'avait sentit se pencher et l'air frais dans le dos. Rien de cette situation était étrange. Il fallait qu'elle s'en persuade et pour ça, elle ne trouva rien de mieux qu'observer la pièce. Grave erreur. Son estomac se contracta à la vue de la seule chose à laquelle elle ne pouvait pas penser maintenant : les fleurs. Elles étaient dans un vase, sans doute l’œuvre de Scarlett. Immédiatement, les larmes montèrent mais elle les retint avant qu'elles dévalent ses joues. C'était de la torture pure et simple. Pourquoi sa sœur ne les avait-elle pas simplement jeté ? Elle ne voulait pas les voir, elle ne voulait pas s'en souvenir.

La boite de médicaments qu'elle avait reprise de Maxim lui sembla alors une excellente idée surtout lorsqu'il appuyait sur les zones les plus sensibles de son corps et qu'elle essayait de ne rien dire. Prenant l'un des cachets, voulant l'avaler sans eau, elle mit un certain temps à réaliser qu'il avait toujours les mains sur elle et que ça ne l'aidait pas du tout. Quand tout ce qu'elle pensait était Thomas et que Maxim appliquait des mains chaudes sur elle, il n'y avait rien qui la retienne de se sentir mal. Elle n'en pouvait plus de tout ça. C'était épuisant et pourtant, elle fixait les fleurs comme si elle avait peur qu'elles s'évaporent. Elle perdit un instant l'équilibre quand il poussa sur sa jambe mais réussit à se stabiliser non sans lâcher un grognement étouffé face au contact appuyé à un endroit douloureux.

Elle nota à peine qu'il prenait la parole jusqu'à ce qu'il reprenne ses mouvements et que sa vision comme le reste se mit à trembler. Enfin, elle lâcha les tulipes des yeux et se retourna pour lui faire face. Il était toujours baissé mais elle le regarda avec fatigue et incertitude. Elle était sans cesse au bord de l'implosion et elle se sentait prête à pleurer à la moindre contrariété.

- Pas une disparition complète de la douleur alors ? Demanda-t-elle faiblement.

Not ready to say goodbye.

grace et maxim

Il était minutieux et il observait chaque pigment de peau comme s'ils pouvaient lui apprendre ce qui se passait à l'intérieur du corps qu'il avait sous les yeux. Concentré sur sa tâche, il n'avait certainement pas prévu qu'elle se retourne et que ses mains atterrissent sur son abdomen. Ça n'allait pas l'aider, c'était certain !

Ok. Il n'était qu'un homme et elle, c'était une femme. Brillante observation de la part du médecin qui malgré sa bonne volonté ne put empêcher son regard d'être fixé droit devant. Eh, ce n'était pas de sa faute si elle s'était retournée vers lui. Finalement assez sobre pour être respectable et malgré le fait qu'il venait de laisser repartir le médecin en lui, très très loin, il réussit à se redresser la doublant d'une bonne tête. "Une diminution, c'est toujours mieux que rien." Dit-il un peu plus distraitement qu'il l'aurait voulu, observant Grace différemment. Il était faible à ce propos, c'était bien connu et elle faisait tout sauf l'aider en se tenant comme ça devant lui. Il était courtois et réfléchi mais par les temps qu'il courrait c'était beaucoup lui demander de ne pas regarder et de ne pas faire travailler son imagination. Très bien, il fallait qu'il se concentre sur autre chose. Ça avait au moins le mérite de lui faire oublier momentanément ses propres soucis.

Il remonta ensuite jusqu'au visage fatigué de Grace et remarqua son regard triste. Immédiatement, il s'inquiéta. Est-ce qu'il lui avait fait plus mal qu'il le croyait. Il retira enfin ses mains des hanches de la journaliste pour en placer une sur son bras, interrogatif. "Tout va bien ?" Il se répétait. Il avait déjà posé la question plus tôt et n'avait pas obtenu de réponse. Peut-être que cette fois, il serait plus chanceux.

Not ready to say goodbye.

maxim et grace

Le regard.
Elle n'en avait que faire. Elle avait bien d'autres choses en tête pour se préoccuper à l'instant d'un regard masculin. Même si de toute évidence, elle aurait pu souhaiter se méfier étant donné ce qu'il s'était passé la dernière fois. Mais Grace était trop occupée à avoir l'image de Thomas devant les yeux pour s'inquiéter de quoique ce soit. Est-ce qu'il était normal de se dire qu'il faisait la même taille que son mari ? Il lui manquait toujours autant et la simple vue du bouquet la laissait dans un état presque second.

Il reposa une question qu'elle avait déjà entendu mais ne tenta même pas de répondre cette fois-ci. Elle ne savait toujours pas. Non. Tout n'allait pas bien. Rien allait bien. Rien ne pouvait aller bien. Thomas n'était plus là, elle était seule et elle ne faisait qu'y penser. Elle ne voulait plus penser. Elle ne voulait plus rien et elle bougea sans même penser à ce qu'elle faisait. Ça n'avait rien de prémédité, elle ne savait peut-être même plus vraiment qui elle avait devant elle ou alors si. Il était un moyen de ne plus penser, de ne "plus rien" un bref moment. C'était tout. Elle ne faisait pas ça. Elle ne faisait jamais ça et pourtant... Elle chercha après les pans de sa veste qu'elle tira vers le bas sans même chercher à savoir ce que lui pensait. Elle n'était plus vraiment là et elle aurait voulu pouvoir être sûre de voir Thomas là où elle ne savait pas ce qu'elle voyait. Non, elle ne faisait jamais ça et pourtant elle le faisait à l'instant. Il n'y avait toujours eu que son mari ou presque. Elle avait toujours agi au mieux mais elle n'en pouvait plus. Ne plus penser était son seul objectif et il le fut encore quand elle tira sur le bas du vêtement de l'homme en face d'elle, espérant le lui enlever.

Not ready to say goodbye.

grace et maxim

Il avait dit qu'elle ne l'aidait pas ? Et bien à ce moment-là, il avait eu tord. C'était maintenant qu'elle ne l'aidait pas du tout. Elle était trop proche et elle était trop active avec sa veste. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait ou peut-être que si mais il ne savait pas ce qu'il devait faire. Après tout, ce n'était pas comme si c'était mal. Ils ne devaient rendre de comptes à personne et il avait toujours su profiter des occasions quand elles se présentaient. Il n'était qu'un homme. Il le répétait et il l'intégrait. Il n'était qu'un homme et elle était une femme. Et une femme déjà bien moins vêtue que la normale et charmante et disponible. "Grace... Ce n..." Bien. Ce serait la dernière vaine tentative de lutte. De toute façon à quoi bon. Ils n'étaient forcés de le dire à leurs enfants et ça n'aurait aucune conséquence et bon sang ! Elle s'activait.

Il bougea immédiatement pour retirer le t-shirt qu'il se souvenait vaguement avoir enfilé en hâte le matin et en profita pour laisser ses mains se balader sur les courbes féminines, prenant soin de ne tout de même pas toucher la zone sensible. Si besoin, il pouvait la laisser s'appuyer sur lui puisque cette canne devenue inutile fut laissée au sol.

Tout ça était une bonne initiative, prendre du bon temps et oublier un moment le reste du monde. Une bonne idée qu'il suivit avec entrain. "Chambre ? J'aurai au moins fait la visite complète." Oh Maxim, comme si c'était le moment de plaisanter !... Il revint ensuite à la toucher attendant sa réponse.

Not ready to say goodbye.

maxim et grace

Ailleurs.
Elle l'était totalement et ses gestes étaient mécaniques, comme une vieille habitude que l'on oublie pas. L'acceptation, c'était tout ce qu'elle pouvait tolérer et qu'il ne se recule pas lui suffit à continuer. Femme conventionnelle, elle n'était pas vraiment là et il ne le remarquait pas. Elle ne s'en inquiéta pas. Si c'était Maxim face à elle, elle fit à peine cas de sa présence. A cet instant, ce n'était pas vraiment lui. Il était tout sauf lui. Il était l'image du passé, un fantôme ou une ombre. Il était quelqu'un qui n'avait plus de visage ou alors celui de Thomas. Il se confondait en plusieurs formes qui ne parvenaient pas à se réconcilier et le contact de ses mains ne lui fit aucun effet. Elle ne pouvait pas l'imaginer à ce point, pas encore. Il parla et immédiatement, elle fronça les sourcils.

- Chut.

C'était tout ce qu'elle put dire. La voix refoulait l'image floue qui flottait devant ses yeux. Il devait se taire et elle prit l'initiative de le guider jusqu'à la chambre, soutenue par lui. Il y eut peut-être une seconde où ses yeux se fermèrent sous la soudaine douleur ou simplement d'épuisement mais cela la fit enfin réagir au contact humain et à la chaleur des mains sur elle. Les garder fermer, un nouveau but pour ressentir et ne plus penser. C'était tout ce à quoi elle pensait quand elle referma la porte de la chambre derrière lui.

[...]

Elle ouvrit les yeux avec une drôle d'impression. Elle était incapable de la définir. Elle ne pensait pas s'être assoupie et pourtant c'était le cas. Il y avait une présence à côté d'elle qu'elle sentit avant de la voir. Elle n'osait pas bouger parce que si elle rêvait c'était étonnant de réalisme et elle ne voulait pas que ça cesse. Pourtant, un infime mouvement et elle nota l'absence de vêtements. Ceci n'était pas normal. Ce n'était pas normal et elle savait maintenant ce qu'elle avait fait pour ça. Elle se retourna alors brutalement pour voir tout sauf le visage qu'elle aurait espéré et paniquer immédiatement:

- Non, non, non, non, non !... Répéta-t-elle un certain nombre de fois avant de se redresser et lui dire empressée. Tu dois partir. Tu dois partir !

Not ready to say goodbye.

grace et maxim

Il était surpris mais pas mécontent. Maxim ne disait pas non à ces choses-là et s'il l'avouait, il n'y avait rien eu mauvais là-dedans. Il savait aussi que ce n'était rien et c'était aussi ça qui était bien. Il avait pu s'évader un moment et profiter de ce qu'il appelait poliment la chaleur humaine. Que demander de plus quand le matin-même, il pensait seulement à la pinte qu'il prendrait le soir. C'était un bon intermède et une façon agréable de passer le temps.

Il était resté là un peu puisque de toute manière, rien ne l'attendait nul part et il pourrait partir ensuite. Il n'avait pas forcément envie de discuter de ça une fois qu'elle aurait ouvert les yeux mais il ne partait pas pour autant.

Lorsque, enfin, Grace réagit et commença à remuer, il attendit pour dire quelque chose. Et il attendit peut-être la seconde de trop que sa compagne de petit moment commença à parler. Quoique parler n'était sans doute pas le mot. Elle parut bien plus avoir une réaction disproportionnée et il essaya de ne pas s'alarmer. Elle était d'accord pour ça, il n'avait pas rêvé ?! Elle n'avait jamais dit stop. A vrai dire elle n'avait rien dit et il avait tenu le silence quand elle l'avait fait taire à un moment donné. Alors que se passait-il ? Une urgence ? "Il y a un problème ?" Demanda-t-il sans encore envisager bouger aussi vite qu'elle l'aurait voulu commençant à rassembler ses vêtements avec nonchalance.

Not ready to say goodbye.

maxim et grace

La peur.
Elle l'envahit avant qu'elle ait pu penser à quoique ce soit d'autre. Qu'est-ce qu'elle avait fait ? QU'EST-CE QU'ELLE AVAIT FAIT ?!

La panique.
Elle la ressentit alors que son corps trembla. Elle réussit à se redresser, faisant abstraction de tout ce qui pourrait l'empêcher de bouger, le regard furibond et peut-être même un peu fou. Qu'est-ce qu'elle avait fait ?!

- S'il te plait, s'il te plait va-t-en ! S'enflamma-t-elle alors qu'il semblait traîner.

Elle voulait le pousser dehors. Il était dans son lit. Dans SON lit. Elle n'aurait jamais du faire ça. Elle ne pouvait pas faire. Pourquoi est-ce qu'elle l'avait fait ?! Il l'avait touché, il avait été dans son lit, à l'autre place. Il n'aurait pas du. Elle n'aurait pas du commencer ! Pourquoi est-ce qu'elle avait fait ça ?! Elle était trop choquée pour pleurer et pour une fois, ça ne lui vint même pas.

- Non, non, NON ! Continua-t-elle en perte de contrôle totale.

Elle était mariée. Elle ne pouvait pas. Il y avait Thomas. Il n'y avait plus Thomas. C'était pareil. Elle n'aurait pas du. Ce n'était pas bien et elle ne voulait pas. Il était là et elle était juste désespérée. Il y avait ces fleurs, celles que Thomas lui envoyaient et puis il y avait ces mains dont elle ne voyait pas le propriétaire et elle avait été perdu. Elle avait cru... Elle s'était réveillée et ce n'était pas lui. Comment avait-elle pu ?! Elle se sentait sale et mal. Elle aurait pu être malade mais il fallait d'abord qu'il sorte. Elle était un monstre et elle ne voulait plus l'avoir dans son champ de vision.

Sors d'ici ! VA-T-EN ! Cria-t-elle, prenant la couverture comme rempart et se levant.

Elle n'avait soudainement plus mal au dos, plus mal aux jambes. L'adrénaline, la peur et la panique, c'était tout ce qu'il restait et un seul but : le faire partir. Elle le chassa de la chambre en hurlant et elle lui jeta un vêtement à lui qu'elle trouva avec la même panique sur le visage.

- VA-T-EN ! VA-T-EN MAINTENANT ! PARS, SORS D'ICI ! CA N'AURAIT JAMAIS DU ARRIVER ! VA-T-EN ! Hurlait-elle encore devant la porte d'entrée sans lui laisser le temps de parler et continuant à répéter inlassablement la même chose comme si c'était tout ce qu'elle était capable de dire. La porte était peut-être ouverte mais il était toujours là et elle continua : JE VEUX QUE TU PARTES ! SORS DE CHEZ MOI ! MAINTENANT ! S'il te plait, va-t-en !... VA-T-EN TU M'ENTENDS ?! PARS, PARS ! Et ne reviens jamais. Pensa-t-elle à la suite incapable de se résonner et se moquant que quiconque l'entende.

Not ready to say goodbye.

grace et maxim

L'incompréhension la plus complète se lit sur son visage. Il avait enfilé le pantalon mais n'eut rien le temps de plus avant qu'elle le pousse hors de la chambre en vociférant. "Mais... ATTENDS !" Décida-t-il de dire aussi fort qu'elle pour se faire entendre sans succès. Elle semblait folle et lui se retrouva à l'entrée, sur le pas de la porte avant d'avoir pu dire autre chose. "JE N'AI RIEN FAIT DE PLUS QUE CE QUE TU VOULAIS !" Et il n'aime pas être obligé de hausser le ton pour se faire comprendre mais encore une fois, il n'aurait pas parlé que ça n'aurait rien changé. Il ne saisissait vraiment pas où était le problème. Ce n'était pas comme si c'était lui qui avait engagé le processus. C'était elle, totalement elle. Il n'avait fait que répondre à une demande de sa part !

Il le prit mal vraiment très mal qu'il le saisit le bras en espérant que cette fois, elle réagisse. Peu importe s'ils étaient visibles de toute la rue, qu'il n'avait qu'un pantalon et elle une couverture, il voulait au moins qu'elle arrête de répéter inlassablement la même chose. En tant que médecin, il pouvait s'inquiéter de la voir en état de choc. En tant qu'homme, il pouvait être vexé d'une pareille réaction. "Mais à quoi tu joues BORDEL !"

Not ready to say goodbye.

Anders, Grace & Maxim

date ► 11 avril

Cela aurait pu être une journée comme les autres.
Anders n'avait pas une très grande motivation pour faire quelque chose de sa journée. Il n'avait pas voulu faire de rangement bordélique dans son bordel, ni regarder les albums. Il n'allait pas travailler du tout de la soirée, étant en congé hebdomadaire, "week-end". Andy avait décidé de faire une lecture, accompagné d'un ou deux verres de Whisky. Quand il avait ressenti le besoin de boire, il remarqua très vite qu'il n'avait plus de bouteille pleine. Cela l'avait obligé à devoir sortir pour en acheter une. C'était un calvaire pour Anders, de devoir sortir la journée et de risquer de croiser les gens. Il avait réussi à ignorer les murmures dans son dos, il avait réussi à ignorer l'existence même des habitants de Lewiston. Il n'avait pas pipé un mot depuis trop longtemps, muré dans le silence complet dû à la solitude.

L'écrivain était sur le chemin de retour. Il se serait contenté de rentrer chez lui, mais les cris attirèrent son attention, à quelques mètres de chez lui en plus. Il fronça les sourcils, pas exactement sûr de voir ce qu'il était en train de voir. D'abord, c'était rare de voir Grace hurler et être hors d'elle. Ce l'était encore plus, quand il croyait la voir avec une couverture. Ensuite, voir Maxim, juste en pantalon .. Le schéma fut très rapidement fait dans la tête d'Andy.

Normalement, il ne devait pas se mêler à ce qui se passait, mais il s'en foutait s'il se faisait repérer de loin, s'il était vu par les autres voisins. Il accéléra le pas quand il vit Maxim prendre le bras de Grace, en hurlant lui aussi. Cela confirma ce qu'il avait l'intention de faire. Il prit de sa main libre le poignet de Maxim et le serra assez fort.

- Lâche-là tout de suite ... Et dégage. dit-il doucement et très froidement pour qu'il puisse être pris au sérieux.

Toute une nouvelle tension venait d'apparaître et c'était tout à fait normal pour Anders, bien qu'inhabituel. Il n'était pas le genre à trop en vouloir d'une personne, sans une bonne raison. Maxim avait renversé Gail, battu Grace et il faisait encore quelque chose avec elle. Cela lui semblait être suffisant, même s'il pouvait ajouter qu'il avait sérieusement marre des gens.

Not ready to say goodbye.

maxim et grace

Le faire partir.
C'était tout ce qu'elle voulait et elle n'écoutait rien d'autre. Obnubilée par une seule chose : qu'il s'en aille. Elle n'arrivait pas à réaliser ce qu'il s'était passé et ce qu'elle avait fait. Elle se dégoûtait, elle se détestait. Elle ne voulait pas ça et pourtant elle l'avait fait. Ce n'était pas prémédité et ce n'était pas quelque chose qu'elle voulait recommencé. Elle avait l'impression d'être pollué et d'avoir pollué tout ce qui avait fait sa vie jusque là. Peut-être qu'elle espérait simplement ressentir à nouveau la présence de Thomas même si c'était impossible. Peut-être qu'elle espérait croire un seul instant que tout ce qui faisait sa vie était faux. Mais rien n'avait abouti et il fallait maintenant qu'il parte. Elle ne pouvait pas le voir alors qu'il était allongé à une place qui était déjà réservé. Il devait sortir de cette maison. Il n'était pas l'homme qu'elle voulait voir marcher entre ces murs et il devait partir. C'était aussi simple que ça.

Mais il la retint alors qu'elle allait le pousser un peu plus pour fermer cette porte. Elle sentit immédiatement le dégoût monter d'un niveau à ce contact. Il ne devait pas la toucher. Elle était hors de contrôle et elle vociféra à nouveau:

- LÂCHE-MOI ! JE VEUX QUE TU PARTES ! VA-T-EN ! LÂCHE-MOI !

Et elle était tellement concentrée sur ce qu'elle disait et sur ce contact qu'elle ne voulait pas avoir, tellement concentrée sur la peur panique qui l'habitait et l'hystérie qui la suivit de peu qu'elle sursauta en entendant et voyant Anders. Elle n'avait pas le temps de procéder avec sa présence. A cet instant l'important c'était qu'il parte et qu'il ne revienne pas. Il fallait qu'il s'éloigne de cette maison comme s'il était un poison qui allait tout détruire, comme si elle ne l'avait pas déjà fait elle-même. Sur le même ton paniqué, effrayée d'elle-même, elle parla rapidement avant de reculer et fermer la porte:

- Fais-le partir ! Fais-le partir...

Not ready to say goodbye.

grace et maxim

Eh, il était la victime dans l'histoire ! C'était ce qu'il fallait retenir. Grace lui donnait le feu vert, elle commençait même à agir d'elle-même et maintenant elle hurlait comme s'il lui avait fait du mal. De toute évidence il y avait un problème. Il pensait au mot folle également et s'interrogea peu. Il n'était jamais d'humeur pour la compréhension humaine ces jours-ci et il n'y avait rien qui aurait pu l'aider à saisir le pourquoi de cette réaction disproportionnée. Il allait partir de toute façon mais elle pouvait au moins se comporter comme une personne normale et lui laisser le temps de récupérer ses affaires.

Et merde, l'autre qui se ramenait par dessus ! Attendez, c'était quoi son nom déjà ? Anders Weiss. C'était ça. Tout le monde se connaissait à Lewiston mais lui, il ne l'avait jamais vraiment vu, il savait juste qu'il avait raccompagné Leah qui s'était perdue une fois. Alors finalement il avait un bon avis du type. Même aujourd'hui, après tout l'ensemble de la conversation pouvait porter à confusion. "Eh attendez, j'ai rien fait moi. C'est elle qui a un problème !" Répliqua-t-il en éloignant son poignet de la main de l'homme. Il ne s'y laisserait plus reprendre. Il ne voulait rien de compliquer et voilà que cette femme venait créer tout un dissident à propos de quelques instants de plaisir. Le reste de ses vêtements à la main, Maxim poursuivit aussitôt quand il la vit refermer la porte, se retrouvant accoler au bois. "Pour l'amour du ciel, j'ai une chaussure là-dedans !" Mais c'était apparemment inutile puisque de toute évidence, elle ne viendrait pas lui rouvrir pour qu'il la prenne. Vraiment il ne comprenait pas et le seul mot qu'il lui venait, il fallait qu'il le dise avant de s'éloigner avec un regard hautain en direction de l'homme qui prenait le mauvais parti. "Complètement folle !"

Terminé et verrouillé.