I can't be pregnant now.

Margaret & Sharon

La panique! La panique totale! Rien n'allait correctement ces derniers temps. Elle était venue à Lewiston pour retrouver sa fille, pour essayer d'arranger les choses et en aucun cas, elle n'avait pensé à rester ici. Lewiston était plus la ville de ses souvenirs que celle de son avenir. Seulement, depuis la disparition de Peter, les choses avaient changées. Anna ne voulait pas partir et il était hors de question de rentrer à Boise sans sa fille!
Depuis la tornade, les choses se reconstruisaient doucement et Sharon cherchait officiellement à s'installer pour de bon en ville. Trouver une maison et gérer sa carrière d'ici. Elle pensait même à monter son label d'elle même histoire de promouvoir et faire connaitre les artistes des environs. Seulement, tout ça n'était encore qu'à l'état de projet. Le coeur meurtri, elle ne parvenait pas à se remettre de la disparition de Peter, de sa discussion avec Emma, sa soeur et du fait qu'Anna semblait jeter l'éponge. Elle ne croyait pas qu'il puisse revenir un jour et parfois, c'était à se demander qui était la plus adulte des deux...

Il faisait assez chaud aujourd'hui et Sharon portait une longue robe comme elle les adorait. Sa garde robe en était remplie. C'était son côté un peu hippie qui ressortait et puis, elle se sentait bien dans ce genre de fringues! Ca faisait quelques jours qu'elle était barbouillée. Installée au piano, ça la reprit alors qu'elle essayait de composer. Elle était malade comme un chien et les questions commencèrent à fuser. Ses idées n'étaient pas vraiment claires, elle ne pouvait pas se retrouver comme il y a quinze ans. C'était juste impensable! Prise de panique, elle se dirigea à la pharmacie du coin.
Etre rassurée, c'était le seul moyen de ne pas céder à la panique. Seulement, elle était pire qu'une gamine et il n'y avait qu'une personne qui pourrait l'aider avec ça. C'est pour ça qu'elle fonça chez sa meilleure amie. Le petit sachet en main, Sharon ouvrit la porte en trombe et toute essoufflée. "Maggie, t'es là? Y'a quelqu'un?" Cria-t-elle en avançant un peu plus dans la maison

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shaggie

Détendue. Elle rentrait chez elle à pieds, appréciant la douce chaleur du soleil ce jour. Comme tous les jours ou presque, elle revenait de son massage chigong et avait toujours cette sensation d'être en accord avec elle-même, au moins encore pour quelques minutes. Elle savait qu'une fois dans la maison familiale, les soucis renaîtraient de leurs cendres. Elle repenserait à la quantité de travail qu'il lui restait à faire et les dernières recherches faites : à trier dans la chambre noire. Mais pour le moment, à cet instant précis, elle était détendue. Elle salua un voisin et marcha d'un pas tranquille. Décidant de prolonger cette sensation le plus longtemps possible, elle fit le tour de la demeure pour entrer par la porte de derrière. L'assurance d'une porte ouverte. Comme beaucoup de portes arrières, celle-ci n'était pas souvent fermée à clé, surtout quand elle sortait uniquement une heure ou deux. Elle s'était levée sans savoir où était Jordan. Maggie devinait qu'elle était encore rentrée très tard et si elle s'inquiétait, elle ne faisait aucune réflexion. Peut-être était-elle même encore dans sa chambre à finir sa nuit. Le soleil arrivant presque à son point culminant, elle quitta la rue pour l'arrière-cour, puis pour le couloir menant à la cuisine. Elle inspira un grand coup, respirant cette odeur caractéristique de sa maison d'enfance et qu'elle ne trouvait nul part ailleurs.

Retardant le moment d'entrer dans la pièce sans fenêtre qu'elle s'était aménagée à l'étage inférieur qui pouvait s'apparenter à un sous-sol, bien qu'un second escalier mène au dit sous-sol, Margaret commença à préparer son café quand, ses sens en alerte, elle entendit du bruit puis une voix. Sharon. "Cuisine !" Précisa-t-elle simplement à son invitée de marque d'une voix forte. Le ton indiquait l'anxiété ou l'excitement et Maggie préférait lui laisser l'occasion de raconter ce qu'il se passait. Sa meilleure amie à une raisonnable portée de voix et à présent en vue, elle lui présenta une chaise qu'elle tira de sous la table. Autrement : assis-toi était quelque chose qu'elle aurait pu dire. Son amie avait besoin de parler et Maggie avait besoin d'un café. Assises, elle ne tarda pas à demander néanmoins, un peu inquiète à l'idée qu'Anna soit cause de cette anxiété : "Que se passe-t-il ?"

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Elle rentrait chez Maggie comme dans sa propre maison. Ca avait toujours été comme ça, même quand elles étaient plus petite. Les deux familles s'entendaient plutôt bien et la plupart du temps, les filles étaient fourrées l'une chez l'autre. Sharon comme Maggie faisait partie de la famille de l'autre. Ca n'avait pas vraiment changé avec le temps. Toujours aussi proches, il avait été plus que naturel pour Sharon de demander à Margaret d'être la marraine de Anna. alors autant dire que pour l'une ou l'autre, elles sont plus que des amies!
La blondinette n'avait su faire autrement que d'entrer en panique et de demander où elle se trouvait. C'était trop important pour qu'elle n'arrive à gérer la crise toute seule et en plus de ça, elle avait le trouillomètre qui venait d'éclater. Les traits tirés, son visage reflétait bien l'anxiété qu'elle faisait preuve depuis qu'elle avait cette idée en tête. Sharon s'installa sur la chaise qui venait de lui être tendue et tenta de se calmer avant de parler. Mais rien n'y faisait! Elle se triturait les doigts et releva le regard vers Margaret/ "Je... Je crois que je suis enceinte..." Dit-elle sans plus de retenue. C'était sortit. Le mot "enceinte" la frappait comme un fouet. Elle se laissa tomber lourdement sur le dossier de la chaise un peu comme si elle réalisait ce qui pouvait se passer pour elle. "Maggie... Je... Je peux pas, pas maintenant! J'ai acheté un test en venant ici, mais je ne suis pas sûre de vouloir le faire..." dit-elle en se levant pour se servir un verre d'eau. Elle aurait pu se le balancer sur le visage histoire de se remettre les idées au clair ou même se réveiller. Un bébé, c'était une belle chose, mais dans sa situation actuelle, elle avait un peu de mal à se dire que c'était le cas...

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Si Maggie avait voulu sourire en notant l'affolement de son amie, cela s'était vite dissipé en songeant aux diverses raisons de son anxiété. Pas pessimiste, juste un peu paranoïaque. L'esprit solide néanmoins et la tête froide, elle la laissa s'expliquer, ouvrant de grands yeux à son annonce. "Je... Je crois que je suis enceinte..." La phrase la laissa figée. Elle aurait pu s'apprêter à dire que ce serait là une bonne chose mais son amie poursuivie dans un tout autre sens. Pas sûre de vouloir le faire ? Maggie ne comprenait pas. N'était-ce pas une bonne chose d'être parent ? De son point de vue, ça l'était incontestablement. Elle ne s'était jamais sentie énormément maternelle mais la présence de Maria l'avait aidé à développer ce côté de sa personnalité. Elle voyait ça comme une bonne chose. Surtout depuis que Walker avait disparu. Maggie ne pouvait pas l'oublier, il avait toujours été gentil, avec qu'elle comme avec Sharon. Surtout avec Sharon. Ils avaient paru autant se détester que s'adorer dès les premiers temps. C'était d'ailleurs à cette époque qu'elle avait pu se sentir jalouse d'entendre son amie parler de Peter par-ci, de Peter par-là. Elle s'apprêtait à féliciter ou simplement offrir un sourire mais elle comprit vite que si, l'anxiété était là. Et finalement, elle pouvait le comprendre.

"Mais tu ... de qui ?" Question idiote. "Non attends. D'accord ... avant de paniquer il faut s'en assurer non ? Si ça se trouve il faut juste que je t'emmène avec moi au sport pour perdre les kilos en trop et avec le stress ... tu as tous les droits de ne plus suivre toutes les règles féminines." Elle se redressa, pas la meilleure pour réconforter. Elle lui tendit la main. "Viens." Elle la dirigea jusqu'à la porte de la salle de bain, la laissant réagir en fonction, ne lâchant pas encore sa main, gardant ce signe de soutien. Dans tous les cas, elle serait bien évidemment toujours là.

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Bien évidement qu'un enfant était une belle chose. Etre parent, c'était pouvoir donner une partie de soi dans un petit être qui allait grandir et s'épanouir dans une vie que tout le monde espérait sans encombre. Sharon n'était pas vraiment contre être mère une nouvelle fois. Seulement, elle ne voyait pas l'arrivée d'un bébé possible en ce moment. Elle n'était pas en couple, n'avait pas de maison... Elle ne se sentait juste pas prête dans ces conditions. Alors, le fait de soupçonner une grossesse l'angoissait énormément.
Et c'était Maggie qui avait la chance de pouvoir la voir dans cet état. Heureusement qu'elle l'avait sa meilleure amie parce que si elle n'avait pas été là, Sharon n'aurait eu personne vers qui se tourner et parler de ce qui la tracassait énormément. Assise dans la cuisine, elle balança la bombe sans plus de retenue. Elle n'eut le temps d'ajouter grand chose que Maggie discutait déjà. Elle avait grossit? C'était bien ce qu'elle lui disait? Pourtant, elle faisait attention à ce qu'elle mangeait, faisait du sport... " Tu trouves que j'ai grossis?" dit-elle enuyée.

Maggie lui tendit une main qu'elle attrapa et se retrouve devant la porte de la salle de bain. Elle ne voulait pas vraiment y aller mais sa meilleure amie avait raison, elle devait s'en assurer avant de devenir folle comme elle le faisait! Elle serra un peu plus fort la main de Maggie et la regarda quelques secondes avant de s'engouffrer dans la pièce. Elle fit ce qu'il fallait et resta bloquée dans la pièce. Assise sur le bord de la baignoire, Sharon n'arrivait pas à quitter le test des yeux. Il lui claquait la vérité dans le visage et elle n'arrivait pas vraiment à s'en réjouir pour le moment. Elle avait prit assez de temps pour essayer d'accuser le coup et passa la porte avec le regard larmoyant. " Je... Le test est positif... Qu'est-ce que je vais faire Maggie?... C'est pas le bon moment pour un bébé, je dois m'occuper d'Anna et Peter... Il..."

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L'inquiétude vibrante de Sharon trouvait écho de plus en plus du côté de Margaret. C'était comme si son corps était un tampon qui absorbait ou copiait l'attitude de son amie. Évidemment, Maggie n'avait pas tant d'inquiétude sur un enfant à naître. Quand bien même Sharon serait enceinte, la certitude qu'elle soit une bonne mère l'emportait sur tout autre chose. Plus aimant qu'elle avait Anna, Maggie ne connaissait pas. Et quand bien même la peine l'étreigne, elle pensait la blonde apte à s'occuper d'une deuxième personne en plus de sa fille. Quant à elle, elle serait là au besoin. Anna aussi serait là. La panique était donc une réaction normale et pourtant peu nécessaire. Cela évident en partant du principe qu'un enfant était une bonne nouvelle et non pas un fardeau. Ce fut la question de son amie qui ramena le sourire sur ses lèvres. Un rire lui échappa même. "Radi Boga, Ron ... Non je ne trouve pas vraiment que tu aies grossi. Détends-toi, pour le moment on ne sait pas ce qu'il se passe d'accord ?"

"Ron ?" Finit par s'inquiéter la brune en ne voyant pas son amie revenir. La nouvelle était donc si mauvaise ? Enfin en dehors de la salle de bain, Maggie dut tout comme Sharon faire face au problème. Sauf que pour la seconde, se serait un "problème" de toute une vie. "Ron ... Peter n'est pas là. Je-je ne peux pas imager. Mais tu sais quoi ? J'ai un très bon souvenir d'une autre nouvelle qui t'a tout autant bouleversé. Neuf mois avant qu'une boule d'énergie débarque dans ta vie. Et aujourd'hui, Anna est grande, l'âge adulte arrive vite et elle semble plutôt mûre pour son âge. Assez pour venir à Lewiston par ses propres moyens et y vivre en t'attendant. Alors pour elle, je ne me fais pas beaucoup de soucis. Et si tu ... veux ce bébé, je ne m'en fais pas plus. Parce que tu es toujours la même et que Peter soit parti d'une façon ou d'une autre, tu as toujours su t'occuper comme il fallait d'Anna et tu sauras t'occuper de ce bébé. Et puis, je serais toujours là tu le sais bien, autant que se peut." Elle laissa le silence venir, entraînant finalement son amie, la prenant par les épaules, la conduisant jusqu'au salon et au canapé dans lequel elles s'enfoncèrent. "Tu veux que j'appelle Anna ? Que je lui demande de venir ?"

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De l'angoisse, c'est tout ce qu'elle ressentait depuis qu'elle se posait des questions sur une éventuelle grossesse. Elle n'avait pu que se tourner vers Maggie pour la soutenir et heureusement, sa meilleure amie était là. Elle parlait de faire un peu de sport et tout de suite, Sharon fit la moue. Avait-elle vraiment grossit à ce point? Il ne lui semblait pas et pourtant... Si Margaret l'avait remarqué, c'était que ça devait être vrai! La blondinette se contenta de hocher la tête quand elle lui dit de se calmer.
Main dans la main, Sharon suivit son amie jusqu'à la salle de bain. Elle ne voulait pas y entrer pour faire ce test, mais elle savait très bien qu'elle n'avait pas le choix! Il fallait qu'elle si oui ou non elle était enceinte et ça ne servait à rien de se voiler la face! Elle n'était plus une gamine après tout...

Assise sur le bord de la baignoire, la jeune femme mis du temps avant de se décider à sortir de la pièce. Oh elle avait bien entendu son prénom à travers la porte, mais elle n'était pas vraiment prête à affronter ça! Face à Maggie, elle baissa la tête quand elle parla de Peter. Elle avait raison, il n'était pas là, mais la jeune femme ne voulait toujours pas croire qu'il était mort. Après tout, on avait toujours pas retrouvé son corps... Et même si elle était la seule à le croire et que c'était douloureux, elle ne pouvait pas s'en empêcher! Elle s'était déjà d'ailleurs emporté une énième fois avec Anna pour ça... " Je... Bien sur que je le veux ce bébé... Il est... Bien installé de toute façon. Je n'arrive pas à croire que ça se répète, qu'il devra peut-être lui aussi grandir sans son père et... Ca aurait été bien tu sais... Que... Enfin, pour cette fois... Oui, je sais bien que tu es là!" Ajouta-t-elle dans un léger sourire en essuyant une larme. Elle se laissa guider vers le salon et se laissa tomber lourdement dans le canapé. Plein de choses lui traversaient l'esprit... Surtout que son corps n'avait pas réagit face à la grossesse, sans doute parce qu'elle ne voulait pas y penser... Mais, et si son bébé n'allait pas bien? Qu'il n'avait pas de place parce qu'elle l'avait renié au possible... Elle sortit cependant de ses pensées quand elle entendit parler de Anna et hocha négativement la tête. " Non! Je, le lui dirai... Mais pas aujourd'hui... On s'est encore disputée toutes les deux et... Je devrais voir un gynéco avant quoi que ce soit non? Je veux dire... Je n'ai rien d'une femme enceinte et pourtant, ça ne date pas d'une semaine... Tu crois qu'il va bien Maggie?..."

Le livreur sonna. J'étais plus qu'impatient de connaître la réaction de cette petite traînée. Le colis était à son nom. Il lui fallait l'ouvrir pour y découvrir ma lettre et mes présents. Deux pour être exacts. Une fiole bleue, une fiole rouge. Deux pour un seul choix. L'incompréhension devait se lire sur son visage à l'heure actuelle et seul le courrier joint pourrait l'éclairer tandis que j'occupais son amie avec un coup de téléphone.

Très chère veuve éplorée ou presque,

Je me joins à toute la ville pour te communiquer mes plus sincères sympathies. C'est une grande perte pour toute Lewiston et un camarade de jeu de moins pour moi. Mais je m'en remettrais parce que je viens d'apprendre une merveilleuse nouvelle. Bientôt, un nouveau joueur entrera dans la partie et il me semble que je dois te remercier toi et cet imbécile de flic pour ce cadeau inattendu.
Malgré le bonheur qui m'étouffe, je suis d'humeur généreuse. Et puisque cela semble te causer bien plus de peine qu'autre chose, je te laisse seule, faire ton choix. L'une des bouteilles te rendra sans l'ombre d'un doute ton précieux Walker et te sauvera d'une vie de misère en tant que mère célibataire avec une délinquante et un morveux dont il ne faudra donc pas changer les couches. L'autre, la bouteille rouge, accomplira mon souhait et donnera un nouveau menteur à cette ville. Mais Peter, lui, restera loin, à tout jamais. A moins que je lui trouve une autre utilité. C'est fascinant de voir ce qu'il advient d'un petit village comme Lewiston une fois que vous lui retirez une âme. Je ne me lasse jamais de ce spectacle.
Merci pour le show princesse.

Et si je pouvais te donner un conseil, se serait de vite faire un choix à moins que tu souhaites une disparition toute aussi définitive de ta gamine.

Avec toute mon affection,
-S

J'étais loin mais je pus voir la particulière archéologue quitter l'une de mes cibles favorites. C'était le moment de la rendre utile. C'était le moment pour elle de me rendre ce petit service. Alors sûrement, après m'être assuré d'être non identifiable, je lui laissais entendre ma voix après qu'elle eut tourné le dos à son amie.

Tu m'as demandé de l'aide. A moi de réclamer tes compétences. 23B sur la 23rd Street. Ta cible. Qu'elle y soit ou non à l'instant, peu importe. Je le veux allonger dans un lit d'hôpital, une balle logée dans son corps. Tu as trois mois pour sympathiser, te déshabiller si tu le dois et remplir ta part du marché ou je révèle qui tu es devenue.
-S

Et je raccrochais sans lui laisser le temps de répondre.

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Elle se rendit compte qu'elle retenait sa respiration quand ses poumons se vidèrent doucement. Non, elle n'était pas très enfant mais elle n'était pas non plus la plus grande adepte de l'avortement. Pas contre mais pas pour non plus. Dans l'idéal, le mieux était de vivre avec l'enfant et ça pouvait être une source de bonheur. Et c'était ce qu'il fallait à Sharon. Alors l'entendre dire que finalement, elle voulait l'enfant, ça l'avait rassuré même si elle ne l'admettrait jamais à son amie. "Oui, je comprends." Trouva-t-elle seulement à répondre, lui offrant une pression de la main avant qu'elles se retrouvent assise sur le canapé, dos à la fenêtre. Maggie pensa un instant à ouvrir un peu plus les rideaux tirés mais Sharon ne sembla même pas le remarquer et elle devait reconnaître apprécier le climat que cela donnait à la pièce.

Elle écouta son amie, hochant la tête. Elle ne préviendrait pas Anna mais aurait aimé que ça se fasse. Elle avait peur de la réaction survoltée de l'adolescente. Elle la connaissait bien et pensait, peut-être à tord que celle-ci aurait tendance à accabler sa mère et Sharon n'avait véritablement pas besoin de ça. Alors oui, elle aurait espéré pouvoir être là pour faire rempart. Elle revint à la conversation en entendant sa question, affichant un petit sourire. "Il n'y a aucune raison que quelque chose aille mal. Tu n'as aucune douleur, rien ? Et puis Anna n'est pas franchement l'exemple de grossesse normale, la miss a grandi si vite dans ton ventre. Mais pour finir de se rassurer je pourrais t'accompagner chez le gynécologue, si tu veux ?" Aussi vite qu'elle eut fini sa phrase, la sonnerie de l'entrée résonna dans le manoir et Maggie délaissa Sharon pour la porte. Elle signa le reçu et nota surprise, le nom de son amie sur le carton. "Ron, tu t'es faite livrer quelque chose ici ?" Et lui tendit le colis et le téléphone suivit de près. Rejoignant le poste fixe de la maison en quatre sonneries, elle y répondit avec le vague espoir que ce soit Jordan, chose qui montrerait un peu de normalité de sa part que de prévenir sa grand soeur mais au lieu de ça, elle écouta perplexe, figée, choquée, ce qui se disait. Puis la voix raccrocha et elle se retrouva seule avec elle-même. Non. Pas ça. C'était risqué trop risqué. Et ça l'encombrerait plus qu'autre chose en plus de la ralentir si elle se faisait prendre. Elle n'avait pas envie de jouer à ce petit jeu. Elle pensait -S plus... terre à terre. Mais soudainement, elle songea qu'elle n'avait plus le choix. Elle avait voulu jouer, elle s'était brûlée les ailes. -S avait prouvé qu'il ne pouvait en aucun cas être un allié. Il la trahirait au moindre faux pas. Elle n'avait qu'une adresse, pas de nom et pria pour qu'elle n'y trouve qu'une personne ou au mieux, aucune. Elle ne voulait pas avoir à... et en plus elle n'avait pas d'arme. Enfin, ce n'était pas tout à fait vrai, elle avait bien son arme personnel mais elle était enregistrée. Elle n'avait rien du genre arme à feu dans la maison. Il lui faudrait trouver. Ou bien demander à Saffron, il avait toujours tout ce qu'il fallait lui. Mais trois mois, c'était un bon temps, un temps suffisamment long. Elle avait encore demain pour y réfléchir.

Se retournant vers Sharon, elle plaqua un sourire sur son visage : "Alors, qu'est-ce que c'est ?"

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Margaret & Sharon

Sharon accusait le coup. Pas très bien, mais elle avait Margaret à ses côtés pour ne pas s'effondrer. La blondinette ne savait pas comment réagir. C'était angoissant, stressant et elle se sentait également assez triste. Pas d'être enceinte, non... Mais de savoir que ce bébé allait devoir grandir sans son père. Parce qu'avec le test en main, elle réalisait que peut-être les autres avaient raison. Que Peter était bel et bien mort et qu'il ne reviendrait pas... Mais elle s'en voulut de cette pensée! Sharon se laissa tomber aux côtés de sa meilleure amie dans le canapé et la discussion tourna autour d'Anna. Non, elle ne pouvait définitivement pas la mettre au courant dans l'immédiat. C'était déjà assez tendu entre elle et sa fille. Et puis, elle voulait être sûre que tout allait bien pour ce bébé avant de lui dire quoi que ce soit. Parce que soyons réaliste. Elle ne savait pas vraiment depuis combien de temps elle était enceinte et peut-être que ce "déni" avait fait des dégâts... "Non... Je... Aucune douleur mais... Tu viendrais avec moi? Je lui dirai d'accord? Mais une fois que j'aurai vu un gynéco, je serai plus rassurée et..." Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que la sonnette de la maison se fit entendre. Maggie revint assez rapidement et Shaorn hocha négativement la tête pour répondre à sa question et haussa l'épaule.
Elle prit le paquet entre ses mains, sourcils froncés, se demandant qui pouvait bien lui envoyer quelque chose ici.  Elle regarda après une adresse, mais rien! Maggie s'éloigna et Sharon inspecta l'intérieur du paquet. Elle lu la note et immédiatement quelques larmes coulèrent le long de ses joues. Comment pouvait-on jouer comme ça avec elle? C'était ignoble! Elle tenait les deux fioles en main et n'arrivait pas à les quitter du regard. Sharon était comme dans un monde. Ce qu'on lui demandait de faire était cruel. Elle ne se rendit même pas compte que Maggie revenait de son coup de fil. Sa voix la fit sursauter un peu et la blondinette se précipita vers les toilettes. A part les fioles qu'elle avait prises avec elle, la note et le paquet était resté sur le canapé. Sharon rendit son déjeuner et était toute tremblante. Elle devait faire quelques chose. Choisir entre son bébé et Peter... C'était purement cruel mais elle avait bien lu le papier. Si elle ne faisait pas, Anna allait en souffrir. Elle savait très bien que -S ne plaisantait pas. Il était capable de jouer avec qui il voulait, de manipuler et de s'amuser face aux réactions et aux décisions des gens... " Je peux pas... Je..." L'angoisse la prenait au plus elle pensait à tout ça. Et puis, comment pouvait-elle être sûre que ce que contenait ces fioles ne ferait pas pire que mieux? Et si elle en choisissait une, -S ne le verrait pas...

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Elle ne voulait pas à songer à ce que -S voulait d'elle. A ce qu'il lui demandait de faire. La question qui pourrait se poser était bien évidemment : pourquoi ? Pourquoi -S en voulait à cette personne ? Pourquoi il lui demandait ça ? Si Maggie y réfléchissait une minute, elle pouvait imaginer qu'il s'agissait là d'une épreuve, d'un test. Fallait-elle qu'elle échoue ou qu'elle réussisse ? Un échec pourrait vouloir dire qu'elle se refusait à appartenir à l'équipe de -S. Une réussite pouvait vouloir dire qu'elle était bien trop désespérée. Elle l'était mais ne voulait pas pour autant devenir une criminelle aux yeux de la ville. Il lui fallait faire un plan, prévoir ses actions. Ce n'était absolument pas le moment pour cela, Sharon l'attendait.

De retour, elle n'attendit pas pour poser sa question de curiosité et surprit une étrange réaction de la part de sa meilleure amie. Sharon courut jusqu'au toilettes. Elle paniqua quand elle la vit rendre son déjeuner et se précipita à ses côtés. "Ron !" Elle resta là, sans trop la tenir, cherchant à comprendre ce qui l'avait poussé à réagir ainsi, en plus de l'enfant qui poussait dans son ventre, bien évidemment. Elle fit alors marche arrière et se saisit de la lettre sans doute envoyée avec le colis. Son visage se décomposa et elle froissa le papier en interpellant son amie. SHARON ! Elle attendit une seconde à peine devant la porte avant d'entrer dans les toilettes. "Sharon ?" Dit-elle plus lentement, voyant enfin les deux fioles citées dans le message. "Sharon ? Qu'est-ce que tu comptes faire ?" Évidemment, elle ne laisserait pas son amie s'empoisonner. Et puis ça ne faisait pas partie de son contrat avec -S elle pouvait donc intervenir. Mais elle souhaitait néanmoins laisser Sharon avoir l'illusion de la prise de décision. Elle restait prête à intervenir, au moindre mouvement suspect, hors de question de la perdre ou de la laisser faire quelque chose qu'elle pourrait regretter. Et tant pis pour Peter ! Personne ne savait ce qui en était de lui mais Maggie savait une chose, Sharon était là elle, et son bébé à naître aussi. Elle ne pouvait pas laisser cela se produire.

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Sharon ne pouvait retirer ses yeux de ce papier et des fioles qui l'accompagnaient. Comment une personne pouvait demander une chose pareille à une autre? A part être quelqu'un dépourvu de sentiments, ou complètement taré... Elle ne voyait pas autre chose comme possibilité. Elle ne réagit que quand elle entendit la voix de Maggie. C'était comme si elle la faisait revenir à la réalité et tout d'un coup, elle se sentit tellement dégoûtée de la situation qu'elle dû se lever pour gagner les toilettes et rendre. La jeune femme était incapable de dire quoi que ce soit. Elle ne faisait que de rendre son déjeuner et la présence de Margaret n'arrangeait rien. Des larmes se mirent à couler quand elle entendit son prénom résonner dans la pièce. En effet, en la voyant passer la porte des toilettes, sa meilleure amie devait avoir compris ce qui se passait. Sharon releva le regard vers elle et se laissa tomber sur le sol. " Qu'est ce que je peux faire Maggie?... Je... Quoi que je décide, ma famille va en souffrir... J'ai... Peter est sûrement vivant, c'est ce que ça veut dire mais... Je... Ne peux pas faire de mal à mon bébé et si je ne fais rien, c'est Anna qui va payer. Pourquoi il joue comme ça avec moi?... Comment il peut savoir que je suis enceinte, je viens à peine de l'apprendre! Mon dieu, je crois que je vais encore être malade..." Dit-elle avant de replonger son nez dans la cuvette.

Une fois le contenu de son estomac vidé, la blondinette se releva. Elle alla dans la cuisine en silence et se servit un verre d'eau. Tout se bousculait dans sa tête. Elle savait que le choix était tout fait. Elle le voulait ce bébé, il était là pour une bonne raison. Mais elle aurait préféré que Peter soit là lui aussi. Tout ça aurait été bien plus facile à gérer... Elle avait besoin de Margaret plus que jamais pour l'aider et savoir quoi faire. " Qu'est ce que je dois faire Winnie?"

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Et la réponse de Sharon fut embrouillée. Elle semblait perdue, incapable de faire un choix. Maggie ne voulait pas être celle à choisir mais reconnaissait que la seule bonne solution était de boire le placebo. Enfin, en espérant que ce soit bien le placebo. Alors elle tendit la main pour que son amie lui donne les deux fioles. Elle avait une idée de comment vérifier cela. Après tout, -S n'avait pas donné d'ultimatum dans sa lettre, pas vraiment. Et elles pouvaient bien prendre quinze minutes de temps pour vérifier certaines choses. Elle ne dit rien, ne voulant pas interrompre le fil des pensées de son amie et garda le bras tendu, attendant qu'elle le voit. "Il joue avec toi parce qu'il le peut et parce qu'il voit que ça te touche. J'imagine à quel point ça doit être dur mais tu ne dois pas entrer dans ce jeu là. Reste maitresse de toi. Peter n'est plus là, on ne sait même pas où il est mais tu as sûrement là, en toi, ce qu'il reste de lui tout comme Anna. Je ferais ce choix. Tu es sûre de ça, d'Anna et d'être enceinte. On ne sait pas où est Peter." Pour ne pas dire qu'elle ne savait pas s'il était vivant ou mort. "Mais je ne peux pas te dire ce que tu dois faire. Tu dois choisir et en attendant, j'aimerai vérifier quelque chose." Et elle montra bien qu'elle attendait les fioles, que Sharon les lui donne.

Elle sortit ensuite son portable. Un vieil appareil. Elle ne voulait pas de la récente technologie ici, visible tous les jours. C'était un peu comme faire croire qu'elle n'y connaissait strictement rien. Un moyen simple de se disculper s'il était trouvé des preuves informatiques de son passage : elle était incapable d'évoluer sur informatique. Une erreur bien sûr mais elle préférait le faire croire. Être archéologue, en plus de ça, c'était aimer les choses anciennes. Parfait donc, ce vieux téléphone à clapet. Elle composa un numéro. "Bonjour. J'aurai besoin de tes services..." Elle discuta moins d'une minute. "Chez moi. A tout de suite." Elle raccrocha et sourit à Sharon en haussant les épaules. "Un ami me doit une faveur, plus ou moins. Hors de question que tu boives l'une ou l'autre tant qu'on ne sait pas ce qu'elles contiennent. Ne t'en fais pas, il en restera pour montrer à ce ... -S que tu rentres un minimum dans son jeu." Fit-elle, se sentant obligée de jouer celles qui n'aimaient pas -S alors que finalement, même aujourd'hui, elle n'avait ni peur ni haine pour lui.

Padawan en manque d'inspiration ?

Je vois mes louveteaux que vous n'avez pas donné de réponses à ce sujet depuis plus de trois semaines. Est-il fini, abandonné ou l'avez-vous oublié ? Réponse il vous faudra donner dans la semaine à venir ou archivé ce sujet sera !