If it doesn't open, it's not your door.

Anders et Elizabeth

07 MAI 2016.
D'accord, Lizzie n'avait envie de rien d'autre à l'instant que tout envoyer bouler et retourner se terrer loin d'ici. Elle n'aimait pas cette ville ni l'ambiance. Elle n'aimait pas non plus voir ce que son arrivée avait provoqué dans la vie de la seule personne dont elle se souciait assez pour espérer tisser un lien. Il y avait mille réactions à avoir et aucune ne lui ressemblait. La seule qui était raisonnable était simplement de reculer, d'abandonner l'idée d'une relation avec Sasha. Bon sang, elle détestait cette ville !

Il y avait néanmoins quelques exceptions. Peut-être était-ce parce que ce voisin-ci se trouvait dans une situation similaire à la sienne au sein de la communauté ou simplement parce qu'il n'était pas heureux de vivre et que ça la soulageait de voir un seul humain sur cette foutue planète capable de comprendre la fatalité de son existence ! Ce n'était pas pour autant qu'elle l'appréciait, pas totalement. Lizzie était incapable d'apprécier totalement quelqu'un à part, peut-être, Sasha. Il y avait cette autre voisine, Foster... Avec un prénom qu'elle ne voulait pas revenir. Le genre de femme qui la saluait. Mais ! Mais, c'était une journaliste ! Elizabeth avait immédiatement renoncé à se dire, que peut-être, elle pourrait essayer de lui sourire en réponse.

Et puis il y avait le voyeur, le facteur, le... Elle ne voulait pas le nommer. Elle ne lui faisait toujours pas confiance. Mais subitement, elle avait l'impression que tout son entourage tournait autour d'Anders, Grace et par extension, étrangement Sasha. Cette ville était trop petite. Elle détestait cette ville. Elle voulait partir mais avant, il lui fallait au moins faire ça. Raconter ce qu'elle avait vu au voisin fataliste sur sa voisine souriante.

Elle se moquait bien de Foster mais son côté féministe l'emportait sur le reste. Ce serait sa bonne action de la journée, du mois et même de l'année ! Elle aurait pu aller voir son agent de probation mais à quoi bon. Elle parlerait à l'autre et elle le laisserait régler le problème.

La porte fut ouverte sans qu'elle ait besoin d'insister et elle entra faisant face à Anders Weiss dans une chemise, grand changement pour l'homme en t-shirt. "Vous vous préparez pour Halloween ? C'est effrayant !"

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Anders & Elizabeth

date ► 7 mai

- Mais ...

Où est-ce qu'il était ce fichu carnet ?
Anders chercha dans son bazar son carnet d'écriture. Il n'aurait pas dû ranger le salon, son bordel était désorganisé et il n'aimait pas quand c'était comme ça. Il ne retrouvait plus ce qu'il cherchait et il était certain de l'avoir vu sur son bureau la dernière fois. Il ne l'avait pas passé à Grace avec le dossier sur Anthony et le manuscrit de son livre à envoyer. Il regarda tout le salon, les bras croisés. C'était la seule chose qui manquait avant qu'il ne parte.

L'écrivain allait sortir, passer une soirée avec Grace à Seattle. Il avait besoin de s'éloigner de cette ville, se changer les idées et profiter d'une soirée sans soucis. Il avait eu peur que son état ne lui ait pas permis. Il avait passé deux jours alité et le reste de la semaine à se reposer. C'étaient les conséquences post-baston avec Maxim et il l'avait bien payé. Sans l'intervention de -S, Anders n'aurait sûrement pas réussi à supporter la douleur pendant la semaine. Il supportait avec difficulté le manque d'alcool depuis des jours et Grace avait veillé à ce qu'il ne touche pas un verre rempli. Ce soir, il pouvait bien se permettre, c'était sa récompense pour s'être montré coopératif cette semaine...

Il retrouva enfin le carnet. Il était dans la cuisine, il l'avait emporté jusqu'à cette pièce ce matin. C'était effrayant de ne plus se rappeler où est-ce qu'il mettait les choses et il n'était pas malade comme l'était Missy. Anders se remémora de cette nuit qui avait été affreuse et n'entendit pas du tout l'intrusion d'une personne chez lui. Il sortit de la cuisine, passant par l'entrée et s'arrêta face à la personne qu'il n'aurait pas pensé revoir. Il resta surpris de sa présence et silencieux.

- Que ...

Il avait besoin de trois secondes pour réaliser que c'était sa voisine Elizabeth qui venait de s'introduire chez lui. Il avait laissé la porte ouverte pour Grace, pas pour elle. Mais après tout ce temps, Elizabeth s'était imaginée que la porte était ouverte la journée et qu'elle n'aura pas de mal à entrer.

- Sortez de là. se reprit-il, plus sèchement.

Il n'avait pas envie de la voir ici, il n'avait pas envie de lui parler. Ce qui était embêtant, c'est qu'il ne devait pas forcer à faire des gestes brusques et qu'il avait une main en moins, l'autre immobilisé par une atèle. Il espérait qu'elle sortirait sans qu'il ait à insister, mais une part de lui-même savait que cela ne suffira pas.

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Anders et Elizabeth

Anders Weiss était un homme tout ce qu'il y avait de plus simple mais aussi de plus bourru. Pour un peu, il aurait tout de l'homme des montagnes ! Du moins dans l'imaginaire d'Elizabeth. La barbe, la courbe du dos, l'attitude comme le langage. C'était tout autant de preuves que cette personne était restée trop longtemps toute seule. Elle n'arrivait pas bien à déterminer pourquoi elle se donnait comme mission de le voir reprendre une vie normale mais aussi envoyer balader tous les habitants. Peut-être cela lui prouverait-il que tout n'était pas perdu. C'était se dire qu'il y avait une chance et que le fatalisme n'était qu'une idée pré-conçue.

Pour le moment, ils étaient sur un pied d'égalité et crevait un peu la solitude dans laquelle elle se noyait avec ferveur. Pourtant, elle ne voulait pas de compagnie. Ce n'était pas ce qu'elle cherchait. Elle appréciait simplement de voir qu'elle n'était pas seule dans une situation et réputation précaire, déçue de tout et tout le monde, triste aussi de cette vie sans fin. Parce qu'il était hors de question d'y mettre fin ! C'était quelque chose de lâche ! Lizzie affronterait la mort quand elle viendrait pas avant !

Mais là n'était pas la question. Seul un sourire goguenard répondit à l'ordre de l'écrivain. Et puis quoi encore ! Elle venait à peine d'arriver. "Mais bien sûr." Roula-t-elle des yeux. "La chemise, c'est pour la voisine ? Ricana-t-elle par la suite en sachant parfaitement que lui et Foster étaient proches. Elles s'en moquaient totalement de savoir s'ils étaient amis ou autre chose, il était simplement amusant de le voir s'apprêter et enfiler un costume qui ne lui ressemblait sans doute pas.

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Anders & Elizabeth

date ► 7 mai

Soupir.
Elle répondait par un sourire. Elle ne voulait pas partir.. Alors soit... Anders ne répondit pas et resta face à elle pour qu'elle n'explora pas davantage son chez-lui. Il ne voulait pas qu'elle mette encore plus de bazar chez lui. Il ne voulait pas de sa présence. Il savait qu'il avait des points en commun avec cette femme, elle était une solitaire et détestée de ces habitants. Elle était celle qui préférait rester chez elle, mais contrairement à lui, elle arrivait à sortir assez régulièrement.

Elle lui posa la question et il ne répondit pas encore. Il mit ses mains sur l'épaule de sa voisine et essaya de lui faire un demi-tour sans grand succès parce qu'il avait besoin de ses deux mains valides pour ça. Oui bien sûr que la chemise était pour son amie, il n'allait pas venir à une soirée en tee-shirt et il lui avait promis de faire un effort. Il s'était même coupé un peu les mèches et défait quelques noeuds dans ses cheveux pourtant ébouriffés comme d'habitude.

- De-hors. Il va vous falloir apprendre le sens de ce mot ! soupira-t-il dépité et légèrement agacé en essayant de la pousser un peu vers la porte, il enleva la main de l'épaule pour ouvrir.

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Anders et Elizabeth

Elle se tendit dès qu'il se dirigea vers elle affichant un visage clairement meurtrier. Elle ne bougerait pas d'un iota mais lui ferait mieux de reculer ou au moins ne pas la toucher s'il voulait encore pouvoir être un homme ! Tout contact était prohibé et elle attendit sans broncher qu'il finisse de parler, qu'il tente de la virer sans qu'elle coopère. Elle avait la tête bien trop dure pour simplement obéir et quitter cette maison. Oh, rester sur le perron pour la discussion rapide ne la dérangeait pas mais il lui fermerait la porte au nez.

Elle en oublia ce pourquoi elle était venu, retenant l'énervement au mieux, contrôlant ses nerfs. Lizzie profita de son mouvement pour s'éloigner brusquement de son emprise. Elle resta contre le mur les mains sur les hanches se moquant qu'il ouvre la porte. "Vous devriez vous entendre parfois !" S'exaspéra-t-elle avant de regarder par l'ouverture, la maison d'en face. "Je me moque pas mal de votre chemise et ce qu'il se passe du côté de la voisine ne me concerne pas mais je pensais tout de même devoir venir vous avertir de ce que je vois !"

Elle accepta finalement de passer la porte, se retrouvant dehors sans le regarder, lui tournant le dos. "Il y a peu de choses qui me préoccupent mais je serais vous, si je savais qu'un rôdeur traînais autour de chez elle, je ferais attention à mon amie !" Et sur ce fait, elle commença à s'éloigner.

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Anders & Elizabeth

date ► 7 mai

Le regard.
Meurtrier ou pas, il s'en fichait. Elle n'avait pas à être chez lui ! Elle n'avait pas le droit d'entrer chez lui comme si c'était chez elle. Il ne pouvait pas supporter ce trait de caractère et ce n'était pas comparable avec Grace. Il la connaissait depuis des années et c'était sa meilleure amie. Il ne voulait pas lui parler, lui dire quoi ce que ce soit bien qu'il savait qu'elle ne serait pas le genre de personne à lancer des rumeurs. L'écrivain préférait se méfier, il ne voulait pas prendre le risque !

Elle échappa à son emprise pour se coller contre le mur, alors qu'il ouvrit la porte. Anders ne cacha pas son agacement, gardant la porte grande ouverte. Il attendait tout simplement qu'elle sorte. Elle se moquait bien ce qui lui arrivait, bien alors elle n'avait aucune raison d'être là ! Cependant, elle titilla sa curiosité quand elle dit vouloir le prévenir ce qu'elle voyait. Il n'eut pas le temps de réagir qu'elle passa le seuil de la porte... Peu importait, si elle cherchait à avoir son attention, elle ne l'aurait pas et si cela se trouvait, ce n'était rien.

- Pardon ? Qu'est-ce que vous venez de dire ? réagit-il alors qu'elle s'éloignait à peine.

Il avait ce regard intrigué et se rendit compte que finalement ... Il avait cédé comme un faible. C'était justifié... Depuis les messages de -S qui menaçaient sa meilleure amie, il était un peu trop au taquet et bien sûr, il n'avait rien dit à la concernée.

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Anders et Elizabeth

Elle avait dit ce qu'elle avait à dire et peu importe ce qu'il en pensait, son temps pouvait être mieux employé que d'essayer de lutter vainement avec lui. Qui plus est, elle n'avait pas besoin de le pousser pour sortir puisqu'il allait le faire tout seul. Pour un peu, elle jurerait que la voisine avait une bonne influence pour lui. Il ne fallait juste pas que la ville se remette à parler. Elizabeth apprenait pas inadvertance ce qu'il se passait et ce qui pouvait être dit sur Anders. Elle refusait de lire le journal et ne parlait à personne. Il n'y avait qu'Eli pour la mettre au courant ou une parole le jour où elle allait rendre visite à son agent de probation.

"Merde alors, c'est la barbe qui vous rend sourd ? Je ne savais pas qu'il y avait un rapport de cause à effet." S'exclama-t-elle en se retournant avec un air froid. Il n'allait tout de même pas la forcer à répéter. Si ?

Apparemment, il n'avait rien compris ou il s'assurait d'avoir bien entendu et franchement, si ce n'était pas pour empêcher une femme de possiblement se retrouver dans une mauvaise situation, elle serait déjà partie. Eh ! Il avait au moins le nez dehors, c'était étonnant et rare ! Il se faisait du soucis le pauvre chéri... Clairement, la moquerie lui restait sur le bout de la langue mais elle préféra clore la discussion au plus vite. "Je vais le répéter avec des mots simples pour que vous compreniez ok ?" Oui, finalement la moquerie restait. "Depuis un mois. Homme inconnu. Observe dans la rue. Il y a... quelques jours. Mon jardin. Lui, observait Foster. Lui, avoir fui à mon approche. Compris ?" Ricana-t-elle mimant chaque bout de phrase avec les mains.

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Anders & Elizabeth

date ► 7 mai

Regard dépité.
Te fiche pas de ma tête là. sembla-t-il dire du regard dépité. Il avait vraiment bien entendu mais il voulait être sûr, il voulait avoir la confirmation. Est-ce qu'elle disait des mots en l'air ? Avec elle, il avait besoin de l'entendre deux fois par moment... Il ne s'était pas immédiatement rendu compte qu'il était sorti, mais toujours resté à côté de la porte. C'était déjà un progrès, si Grace le voyait déjà sur la véranda, elle serait très contente. Sa liste avait un point qui était justement un jour sortir dans son jardin par derrière. Ce n'était certainement pas pour aujourd'hui.

- Non, non ce n'est pas la pein... tenta-t-il de refuser.

Trop tard, elle avait commencé et se rendait ridicule en mimant avec ses mains. Il s'était attendu qu'elle allait parler comme s'il était un enfant. En réalité, c'était pire. Il soupira quand elle avait terminé, avec un ricanement qui l'agaçait. Il bougea sa main valide et commença à la désigner.

- Toi. Avoir vu. Visage. Lui ? Il la regarda, toujours dépité alors qu'elle semblait être surprise qu'il se soit pris à son jeu juste quelques secondes. Il avait en effet mimé de ses mains . Cela me donne un air débile quand je fais ça... Votre truc vous rend débile aussi. Je n'avais pas besoin d'une simplification comme celle-ci ! râla-t-il un peu.

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Anders et Elizabeth

Elle haussa un sourcil surprise qu'il se lance dans le même genre de raillerie qu'elle-même.  Elle ne répondit alors rien, se contentant de le regard avec un mélange de scepticisme et d'amusement contenu. Hors de question de montrer ne serait-ce qu'une once de bonne volonté en plus. Il n'avait qu'à trier les informations et en faire ce qu'il voulait. Elle lui avait fait part de ce qu'elle savait. A partir de là, ce n'était plus son problème !

"Comme si ça allait me déranger." Clairement, avoir l'air débile n'était pas sa préoccupation première. Elle avait bien assez à faire avec les autres rumeurs. Ce n'était certainement pas pire qu'une autre et ça l'arrangerait peut-être même que l'on croit ça. "Pas mon problème, pas fait attention à sa tête." Répondit-elle simplement par la suite avant de hausser les épaules. "Votre problème maintenant. Je repars." Et elle suivit le chemin tout désigné pour retourner se terrer chez elle et espérer ne pas revoir de rôdeur dans les environs, ça la rendait autrement en colère ! Elle ne tenait pas non plus à retourner en prison pour s'en être pris à qui que ce soit dans cette ville, physiquement parlant !

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Anders & Elizabeth

date ► 7 mai

Pourquoi.
C'était le questionnement d'Anders. Pourquoi lui disait-elle ça ? Il savait qu'elle n'était pas le genre de personne qui ferait attention à ses voisins et qui préférait s'occuper d'elle. Elle ne faisait pas confiance comme lui aux habitants de cette ville et c'était peut-être parce qu'ils partageaient des points en commun qu'elle lui disait cela. Cela pouvait être aussi l'espoir de ne plus voir ce rôdeur marcher sur son jardin pour observer Grace. Elle avait cet espoir qu'Anders s'en occuperait parce que, elle avait raison, c'était devenu son problème. Depuis un mois Grace était observée ... Il devait voir cela de plus près. Elle n'avait pas vu la tête, elle ne savait pas qui c'était finalement...

C'était devenu son problème et elle était partie sans lui laisser le temps de répondre. En réalité, qu'aurait-il répondu ? Un merci ? Elle s'en fichait des mercis comme lui... Il la regardait tout simplement partir et il se rendit compte qu'il était dehors, en chemise. Quelqu'un risquait de parler s'il restait trop longtemps. Anders regarda des deux côtés et remarqua qu'il n'y avait personne... Il rentra aussi vite chez lui, intrigué et à nouveau inquiet. il devait observer cela, quitte à passer toute une nuit près du rideau à moitié ouvert.

Que faisait-il déjà ? Ah oui, retrouver le carnet bleu.

Terminé et verrouillé.