Le temps des bêtises

Les sales gosses

« Prête ? » fit-il en pouffant de rire, avec un vrai sourire mesquin. C’était Anthony qui se marrait à tenir le seau au dessus de la porte. Il était pas censé d’être là, avec Penny qui était au collège. Ils étaient tout les deux des sales gamins. Elle avait 12 ans alors que lui, il avait vingt ans. Ils étaient en train de préparer à faire une belle bêtise parce que oui… La pauvre victime était le professeur de mathématiques de Penny, qui venait de lui foutre une sale note. Anthony n’avait pas aimé que sa petite protégée pleure pour un trois et avait pas hésité à lui proposer de faire un petit tour au professeur pour le punir. Histoire de lui faire changer les idées et tout cela. « Bon ça devrait faire l’affaire. » fit-il avec un léger sourire. Il recula de quelques pas avec Penny. « Ta mère ne t’a pas donné une banane en gouter ? » une pause. « Si oui, mange-là et finis là et dépose la peau devant la porte. Fais gaffe à pas trop ouvrir la porte, sinon tu vas te prendre le seau. » et il fit un léger sourire narquois.

Oh que oui, Anthony était un vrai sale gosse quand il était jeune. Même si aux études, il donnait l’apparence d’un gars assez calme et qui trouvait que les comportements des gens assez puérils, il ne pouvait pas s’empêcher d’être toute une autre personne avec Penny. Il soupira et observa le résultat de leur travail. « Bon. On devrait se cacher avant que ton professeur n’arrive. » fit-il en donnant une tape à Penny, pour l’inciter à bouger pour se cacher derrière un mur, afin d’observer le résultat.

Le temps des bêtises

Jeunes Anthony et Penny

"C'est vraiment sérieux ?" Demanda-t-elle mine de rien inquiète du résultat ou plutôt des conséquences. Oui, Penny adorait ses blagues et elle avait donné un grand élan d'enthousiasme à son idée actuelle mais se demandait si ça ne lui vaudrait pas pire que son trois. Finalement trois, ce n'était pas si mal, c'était mieux que zéro. Non ! Et puis non ! C'était elle qui allait se faire gronder en rentrant et en l'annonçant ce soir, durant le repas de fin de semaine où elle devait tout mettre sur la table... C'était elle ! Alors si elle pouvait se venger et se moquer un peu, elle ne dirait pas non. Elle hocha alors la tête et le regarder mettre le seau avec un grand sourire, regardant de tous les côtés au cas où on les prendrait de court.
A la mention de sa mère, elle hocha à nouveau la tête, puis grimaça. Non...Pas la banane disait son regard suppliant. Elle la sortit finalement et en mâchonna la majorité, engouffrant le tout le plus rapidement possible. Les joues gonflées comme un hamster, elle posa finalement la peau tout en essayant d'avaler. Un ok du pouce et ils avaient tout bon.

La tape d'Anthony eut le don de lui faire avaler de travers ce qu'il restait et elle lui jeta un regard noir en prévision de son rire. "Ché pas cool Antny !" Mais elle le suivit néanmoins, se faisant la plus petite possible et repoussant les longs cheveux blonds qui lui cachaient la vue. "Chi ché pas lui ?"

Le temps des bêtises

Les sales gosses

Anthony ne put s’empêcher d’éclater de rire quand il vit que Penny avait manqué de s’étouffer avec sa banane. « Mais t’avais pas à manger tout d’un coup non plus, t’aurais pu m'en passer banane.. » fit-il dans un soupir. Il observa Penny qui avait du mal à tout avaler, qui avait des grosses joues comme un hamster et il soupira. Ils avaient bougé pour traverser la rue et observa du haut du mur. « Ouaaaaaaais. C’est luiiiii… » fit-il en chuchotant et en se baissant un peu pour ne pas être repéré assez rapidement. Ils observèrent discrètement la scène.

Le professeur était en train de monter les petits escaliers menant à sa maison. « Ouh làlà… Tiens toi prête… » une pause. Le temps d’observer le professeur ouvrir la porte. Ce qu’il fit et PLAAASH ! « OH BORDEL DE CHIASSE ! » Anthony se pinça durement les lèvres pour ne pas rire et se redressa pour voir la scène. Le professeur s’énervant voulut entrer complètement chez lui avec des pas limite … « Ouh là, la banane. » Et PLAAAM ! Il glissa devant la porte tombant de façon spectaculaire. « C’est pas jouissif de voir le professeur galérer autant que ça ? » fit le jeune homme en pouffant de rire. « En tout cas, ça lui apprendre de me foutre des 2 à tout va lui aussi. » râla-t-il en le voyant en train de se redresser et de se relever assez difficilement. « Bon on devrait y aller avant que tes parents ne s’inquiètent et t’inquiète pas pour le trois… » fit-il avec un sourire rassurant.

Le temps des bêtises

Jeunes Anthony et Penny

"Je pouvais pas savoir banane !" Reprit-elle en écho aux paroles d'Anthony en le mimant effrontément. Mauvaise période, bonne période. Rébellion. C'était sans doute pour ça qu'elle passait presque plus de temps avec Tony qu'avec Marley. Marley semblait trop ... trop sage c'était le mot. Avec Anthony, il n'y avait jamais aucune limite et c'était ce qu'elle aimait. En plus, il lui proposait toujours de bonnes idées comme celle-ci.

A son exclamation, elle se redressa pour fixer le professeur. "Attends, je veux filmer." Et elle sortit le caméscope que ses parents lui avaient offerts pour ses douze ans. Plus tard, bien des années plus tard, celui-ci bien qu'ancien, aurait encore l'air neuf. Dans sa pochette protégée, Penny en prenait grand soin. Elle ne voulait pas tourner de films ou tout ce qu'on pouvait faire avec un caméscope, du moins pour une jeune fille son âge. Elle voulait juste observer le quotidien et faire des arrêts sur images. Ce qu'elle saurait plus tard, c'est sans doute que c'était là le début de sa passion pour la photo. Mais là n'était pas le sujet. Elle eut à peine le temps de mettre sur play que l'exclamation de colère du professeur résonna à ses oreilles. "Merde ! Tu aurais du me faire penser à filmer." Lui reprocha-t-elle en le frappant au bras. Puis il lui demanda si c'était jouissif et trouva simplement à répondre : "OUI. Merci Jamie !" Sourit-elle grandement. "Ouais. Dommage, il saura jamais que c'est nous." Mais ça lui convenait aussi. Ça évitait plus de problème que ça ! "Ouais. Ok. Si tu me vois pas demain, préviens la police mon père m'aura fait la peau pour le 3... Il va vraiment pas aimer." Et ils s'éloignèrent du lieu de leur bêtise, fiers de leur coup, direction la maison de Penny, un peu plus loin.

Terminé et verrouillé.