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Le p'tit flic

MONIQUE J. CHATWOOD

Tout est calme chez les Spencer. Il est assez tard dans la soirée et habituellement, les lumières sont tamisées. Mais pas ce soir. Toutes les lumières de l'immenses maison des Spencer semblent être allumées. Et si tout semble calme de l'extérieur, à l'intérieur, ça semble animé. Des silhouettes passent constamment d'une fenêtre à l'autre. Les même, la plupart du temps. Il y en a quatre. Une toute petite et trois grandes. Enfin, grandes, plus grandes que la plus petite. La toute petite est le plus souvent avec l'intermédiaire et les deux plus grandes se suivent et vu leur gestuelle, ils ne se lancent pas des fleurs. C'est plus tendre entre les deux petites. En plus du pick-up de Michael, il y a la berline de Nancy, ainsi qu'un VUS dont l'arrière est plein de boites.

Si Connor suit la procédure habituelle d'une visite tardive, il aura à remonter le chemin de gravier blanc. De l'arrière, un chien aboie, ce qui est normal, mais intéressant quand on sait qu'il y en a au moins une quinzaine. Mais on entend le tintement des médailles, ce qui trahit leur nombre. Connor n'a pas le temps d'atteindre la galerie que le porte s'ouvre.

- Ne t'en fait pas mon poussin, prend la berline et va dormir. Ton idiot de frère finira bien par se rendre compte qu'il est tard. Alors on fait comme on a dit ? Tu viens me chercher avant d'aller chercher Campbell et j'irai faire des biscuit chez... chez toi ! dit-elle, visiblement ravie. Derrière eux, des éclats de voix masculines et franchement pas tendre. Nancy soupire et tapote la main de son neveu préféré. Oh, attends elle se rue à l'intérieur et rapporte une boite de métal. Tiens, voilà, des biscuits, j'en ai fait beaucoup trop, je suis distraite, s'excuse-t-elle, mais si Michael grogne, Nancy, elle, cuisine lorsqu'elle est inquiète. Je vais aller m'occuper de ces deux là. Dors bien mon poussin.

Le temps pour Nigel de prendre la cage du chat et d'appeler Helios à le suivre, et il emprunte la berline de tante Nancy pour rentrer chez lui. Elle pousse un soupire et envoie la main à son neveu.

- Il est tard pour une visite de courtoisie, Agent Malone. Elle se détourne et entre, avant de passer la tête et de l'inviter. Allez, venez, entrez. Je vous sers le thé ? Oh non, un café peut-être ?

Elle fait entrer Connor et le précède jusqu'à la cuisine. Dans la couloir, on entends plus clairement les voix courroucées de Linus et de Michael. Il est brièvement question d'un reproche de Michael au sujet d'ingratitude et de trahison. Linus réplique quelques chose au sujet d'un vieux fous, mais la voix de Michael porte plus que celle de Linus semble-t-il. Nancy, déjà a préparer la boisson de Connor, jette un coup d'oeil vers le plafond de la résidence centenaire et soupire, un peu lasse, mais sachant très bien que ce n'est qu'un mauvais moment à passer..

- Oh, faut pas s'en faire, ils sont inquiet. Pour Hetty. Alors, Agent Malone, qu'est-ce qui vous amène ici si tardivement.

La voix est guillerette, mais la phrase sonne comme un reproche. Pourquoi un agent viendrait si tard en fait ? Nancy connait bien les flic, elle en a épousé un il y a près de 60 ans. D'ailleurs, qu'elle le nomme par son titre d'agent est explicite. C'est un agent, même si elle sait qu'il devrait être au « repos ». Elle est femme de flic, elle sait tout ça. Et puis, ça se parle en ville.

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∞ ft. Michael & Heather Spencer

On se demande bien ce qui amène le Malone par ici aussi tard. Il n'est déjà pas homme à rendre visite à ses conquêtes et préfère les retrouver ailleurs que chez leurs parents, mais venir là alors que la demoiselle en question n'est pas là, c'est bien plus étrange. Il remonte pourtant l'allée de cette maison où il n'a pas mis les pieds depuis ce jour... Le jour où tout a basculé, quand Peter a disparu et que Heather a été arrêtée. Elle n'a rien fait, il en est certain et c'est en partie pour cela qu'il est venu ce soir.
Alors qu'il s'approche petite à petit, la porte s'ouvre. Au départ, il pense que les chiens ont alerté de sa présence mais il n'en est rien. Connor aperçoit un jeune homme sortir de la masure, accompagnée d'une vieille femme. Il sait qu'elle est la mère d'Hetty et reconnaît le physique de son cousin. Il l'a déjà vu une ou deux fois et connaît son nom, en revanche il se demande ce qu'il fait là aussi tard. Il semble transporter une caisse et emmener des animaux. Le prénom de Campbell se fait entendre et le policier remet tout bout à bout. Oui, il paraît que le gamin Chatwood est homo ! Il ne dit rien.

Un bref salut entre les deux hommes et c'est les bras chargés que Nigel se retire, prenant la voiture de sa tante. La tante le repère alors et l'aborde. Il lui fait un signe de tête. « Madame Spencer. » dit-il poliment. C'est déplacé de venir aussi tard chez des gens que l'on ne côtoie habituellement pas et Connor se trouve surpris qu'elle l'invite à entrer sans vraiment chercher à savoir ce qu'il fiche ici. La remerciant du regard, il la suit à l'intérieur. « Je serais pas contre un café, oui. Merci. » Bizarrement, il est impressionné par cette femme pourtant vieille, comme si elle pourrait le mordre. Mais ce qui est encore plus impressionnant sont les cris que l'on entend plus loin. Il reconnaît sans mal l'intonation de Michael, policer en retraite et éleveur de chiens de renom. Il a son franc-parler et bien que Connor ne le veuille pas, il tend l'oreille une seconde, afin de capter une parole. Monique, qui est déjà en train de lui servir son café, lui intime que c'est à propos d'Hetty. Tout en lui demandant ce qu'il fait là ! Il n'ira pas par quatre chemins. « Eh bien, pour tout vous dire, je suis là pour Hetty. Je souhaitais parler à votre mari, d'une manière tout à fait non officielle. » Et qui pourrait lui causer des ennuis ! Une victime d'agression qui cherche à faire sortir le suspect principal de l'enquête ça fait pas bon ménage ! Mais Connor s'en contre-fou, il n'est pas en service, on lui a ordonné le repos et encore une fois de voir un psychologue à la noix pour se « remettre » de tout ça. Il refusera d'y aller jusqu’à ce qu'on le menace d'une mise à pied de toute manière, comme il a fait la fois où il a failli se faire égorger !

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Le p'tit flic

MICHAEL R. SPENCER

Même si elles ne sont pas du même sang Hetty a de toute évidence apprit à sourire comme sa mère. Un sourire avenant qui attire le regard et force à sourire en retour. Vieille et ridée, mais à son époque, le siècle dernier, concrètement, elle devait être très belle. Le café est rapidement servit, tellement qu'il devait être prêt. Et ce n'est pas de l'eau de vaisselle, c'est un café fort, digne de ceux qu'Hetty affectionne. Bienveillante elle laisse Connor répondre a sa question écoutant aussi d'une oreille distraite la forte discussion des deux hommes en haut.

- Oh alors je peux vous appeler Connor alors, si ce n'est pas officiel.

Il y a un fracas en haut et des pas se dirigent, toujours s'enguelant, se dirigent vers l'escalier. Mais il n'y a que Linus qui descend parce que de l'étage on entend une chien qui gémit et gratte. Linus passe la tête dans la cuisine et cherche son cadet du regard. Il marque un arrêt en toisant Connor.

- Il est rentré, annonce-t-elle. Elle le rassure quand il jette un oeil vers l'extérieur. Je lui ai prêté ma voiture. Il est tard et il a entraînement demain très tôt. File avant qu'il redescende. Je lui ai trouvé autre chose pour passer ses nerfs, dit-elle en regardant Connor. Linus sourit, mais prend le temps de venir embrasser la vieille femme, voler des biscuits et il souhaite bonne chance à Connor avant d'informer qu'il sera la demain midi pour venir chercher Michael. Nancy hoche la tête et lui fait signe de filer au plus vite. Il a juste le temps de disparaître avant que Michael n'entre à son tour dans la cuisine.

- À qui c'est la... Dit-il en posant les yeux sur le flic en congé. Espèce de... grogne-t-il en amorçant une avancée qui aurait dû impliquer une expulsion en bonne et due forme. Étonnamment vive, Nancy vient faire écran entre Connor et un Michael de toute évidence furieux.
- Michael Rejean Spencer, ne me fais pas honte devant les amis d'Hetty ! Connor est venu tout à fait non officiellement.
- Ami ? AMI ! Première nouvelle !
- Menteur !

Michael se renfrogne, mais sa fureur semble tomber d'un cran, mais Connor n'est toujours pas sorti d'affaire. Le vieux flic posé sur lui un regard qui rivalise en mépris et en jugement que celui de Linus. Le Chatwood aurait il prit des leçons chez son oncle ?

- Dégage p'tit merdeux, t'es pas supposé être ici. On a déjà bien assez de problèmes sans qu'un petit flic veuille s'imposer !
- Michael, il est ici pour Hetty.
- C'est ce qu'ils disent tous, Nancy et tu sais quoi ? Y a le FBI qui a emmené ma fille !
- C'est la mienne aussi je te rappelle Michael, dit-elle, d'une voix calme, mais autoritaire.

La réplique semble le prendre au dépourvu. Il ferme la bouche et reprend une couleur plus acceptable que le rouge frôlant la betterave. Il reprend son souffle, pas tant par le colère et son coeur fragile que arcs qu'il est plus émotif qu'il voudrait le laisser voir. Il secoue la tête et balaie l'air de sa main avant de se détourner et se gérer une tasse de café, sans lait ni sucre.

- Dégage, Malone, tu pourrais avoir des ennuis, lache-t-il d'un ton morne.

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∞ ft. Michael & Heather Spencer

C'est fou ce que le fait que l'homme dise ne pas être là pour une histoire professionnelle peut détendre l'atmosphère. Monique se permet même de l'appeler par son prénom, ce qui lui fait tout drôle. Il n'a pas osé le lui dire, craignant que cela soit mal perçu du fait de sa relation avec Heather. Mais il acquiesce et trouve ça plus détendu de l'appeler par son prénom. Buvant une gorgée de café bien corsé comme il aime, il entend des pas dans l’escalier et se tourne légèrement pour voir Linus Chatwood déboulé en trombes. Il se sent un peu de trop au milieu de cette famille qui parle comme s'il n'était pas là. Connor ne dit rien, il boit son café tranquillement. Il entend Linus parler du lendemain, de venir chercher son oncle. Ça ne rassure pas tellement Connor qui est venu pour la même chose...

C'est fou comme tout se passe comme dans une série télévisée dans cette maison. L'un sort et l'autre rentre, il ne manque plus que la musique. Mais le père Spencer en a après Connor maintenant. Il a fini de passer ses nerfs sur son neveu, c'est au prochain qu'il croisera. Le Malone ne bouge pas de son siège, il s'inquiète légèrement mais ne pense pas qu'un vieil homme pourrait le mettre K.O comme ça. Il a 80 ans le Michael ! En revanche, la mère d'Heather s'inquiète davantage puisqu’elle se met entre eux alors que le vieil homme se précipite sur lui. Il se lève tout de même afin de prendre sa propre défense. « Monsieur Spencer, comme le dit votre femme, je ne suis pas là pour le boulot. » dit-il en levant les mains, comme pour apaiser le paternel. Ce qui ne fonctionna pas étant donné le fait qu'il semblait remonté contre les policiers alors que Connor n'avait rien à voir avec toute cette histoire, il n'était qu'une victime tout comme leur fille. « Je... » Monique lui coupa la parole en disant qu'il était là pour Hetty, ce qui est tout à fait vrai puisqu'il désire autant qu'eux la voir sortir de cet enfer ! « S'il vous plaît, calmez-vous ! Je ne suis pas là pour vous causer du tort ! » tente Connor.

Les deux Spencer se chiffonnent pour leur fille, c'est à la fois triste et beau à voir, lui n'a pas eut la chance de connaître la vie de couple de ses parents, puisqu'ils n'ont pas pu continuer de vivre ensemble après la naissance de Connor. Il se souvient rapidement d quelques échanges quand il avait cinq ans, mais tout était flou pour lui... La réalité le rappela alors que Michael Spencer lui disait de dégager. Non, il ne partirait pas, son visage fermé et son regard sûr de lui le prouvaient. « Monsieur Spencer, sauf votre respect, je ne peux pas partir ! Je suis venue vous parler d'Hetty. Je me fiche d'avoir des emmerdes, j'ai mon lot croyez-moi, je veux juste qu'elle revienne. » dit-il d'une voix presque plaintive. C'était une sorte de vérité et de plainte appuyée pour qu'il arrive à faire craquer l'un des deux afin de plaider sa cause et d'accompagner le voyage de rapatriement de la jeune femme.

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Le p'tit flic

MICHAEL R. SPENCER

Le vieux était énervé, furieux, triste, inquiet. Sa femme l'était tout autant, mais c'est une femme de flic. Elle avait apprit depuis longtemps à respirer profondément, à serrer les mâchoires et à attendre le retour de ceux qu'elle aime ou au contraire, le pire. Ça paraissait dans sa gestuelle retenue et le tremblement de ses mains. Sans parler de la bouteille de brandy sur le comptoir, près de la machine à café, qu'elle pose affectueusement près de son époux. Dos à Connor, Michael se ressaisit ou du moins, il tente de se ressaisir. Mais il tend tout de même la main vers la bouteille et en verse une quantité conséquente dans sa tasse.

- Je vois pas pourquoi tes emmerdes m'intéresseraient, Malone. J'ai bien assez de celles de ma fille, tu trouves pas ? interroge-t-il  en venant s'asseoir à la table, avec sa tasse et la bouteille de brandy. Nancy lui tapote le bras et va s'installer derrière son comptoir. Aussitôt, elle se met à farfouiller dans ses armoires. Chacun s'occupe l'esprit comme il le peut.

- Alors ? Parle maintenant.

Au ton de sa voix, il a plutôt l'air las et fatigué qu'intéressé à ce que peut bien raconter Connor. Il prend une gorgée de son café corsé, avant de rajouter du brandy... ce qui a probablement transformé son café corsé au brandy par un brandy corsé au café. Et aucune raison qu'il en offre à Connor.

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∞ ft. Michael & Heather Spencer

Connor tache de rester le plus calme possible face à l’énervement du père Spencer, il ne faudrait pas se le mettre à dos maintenant. Il comprend tout à fait ce qu’il ressent vis-à-vis de sa fille, il est inquiet pour elle, elle lui manque. Mais lui aussi est en manque de sa présence et il s’inquiète qu’elle ait des ennuis. Et pourtant, il est là, risquant bien des problèmes, mais rien ne compte pour l’instant que sa requête à l’homme en colère. Le Malone soupire aux paroles de Michael, ils ont tous les deux leur lot de problèmes oui, qui sont comparables bien que pas totalement similaire. Connor a perdu son partenaire, son frère d’arme, il connaît la mort et l’affronte tous les jours, mais pourtant il a peur pour Peter, qu’il se soit réellement fait tuer. Il n’y croira pas tant qu’il n’aura pas vu le corps. Ses souvenirs sont flous concernant e qui s’est passé, il sait qu’on a tiré sur Peter et qu’il a tenté de l’aider, mais après plus rien, le noir total suite au coup qu’il a pris sur la tête. Le sang de son ami était sur lui, mais rien n’indique qu’il soit vraiment mort, alors il espère et cherche de son côté puisqu’on ne veut rien lui dire et qu’on le prive de ce qu’il aime le plus dans son travail, le faire !

Se rasseyant face à Michael Spencer qui s’envoi un bourbon, il s’apprête à répondre à sa demande, qui est de parler. « Je tiens énormément à Hetty, c’est une femme remarquable et une amie que j’estime beaucoup. » commence-t-il par dire, histoire d’amadouer le père et de lui faire comprendre qu’il n’y a rien de plus entre eux que de l’amitié. Manquerait plus qu’il se grille en parlant de leurs relations sexuelles répétées et intenses. Non, on jouerait la carte soft. « Je suis convaincue de son innocence, je veux la prouver tout autant que vous ; Mais je suis surtout venu ce soir pour vous demander de venir avec vous demain. » lâcha Connor de but en blanc. Il savait que le vieux Spencer avait dit 72 heures, ça arrivait à son terme et il désirait vraiment partir avec lui et ramener son amie, sa blonde préférée parmi les siens. Allez savoir pourquoi il s’attache à cette jeune femme comme ça, il l’ignore mais il suppose qu’elle lui rappelle Brennan à l’époque où on l’a collé au tour injustement. Il ne souhaite pas voir la même erreur commise, Michael doit connaître l’histoire du fils Lancaster, ça a fait du bruit dans les rangs de la police.

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Le p'tit flic

MICHAEL R. SPENCER

Le vieux Spencer ne regarde même pas Connor. Il regarde plutôt le contenu de sa tasse, le visage stricte et fermé. Nancy vaque à ses occupations culinaires avec brusquerie et une colère retenue. La maison était habituellement si joyeuse, si festive, avec la musique d'une autre époque, les rire d'une jolie blonde et les griffes des chiens sur le plancher. Mais là, rien de tout ça. C'est une maison triste et une aura de colère émane de tous les résidents.

Oui, oui, tout le monde remarque et estime Hetty. Mais ça n'empêche personne de lui tourner le dos maintenant. Michael serre les mâchoires et grimace. Il feint ne pas vraiment écouter Connor, comme si ça lui importait peu. En fait, c'est plutôt le cas. Qu'est-ce qu'il en a à faire que Connor estime Hetty ? Ça ne la ramènera pas et ça n’effacera pas non plus tout ce qui s'et passé. Il ne relève les yeux sur Connor que lorsque celui-ci l'informe qu'il aller chercher Hetty avec lui.

- Qui a parlé de prouver son innocence ? Il n'est pas question de prouver son innocence. Il est question de ne surtout pas avoir de preuves pour l'incriminer. Pas de preuves, c'est sa meilleure défense, tranche-t-il, acerbe. Et je vois pas pourquoi tu viendrais, ment-il en bougonnant et en prenant une gorgée de brandy au café.

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∞ ft. Michael & Heather Spencer

Le vieux spencer était difficile à convaincre, une épreuve redoutable pour le brun. Il n’a pas peur des gens, il fait ce qu’il doit faire sans se préoccuper du reste. Mais là, il craint que l’homme ne refuse sa demande, le laissant sur le carreau. Remarque, s’il le fait, Connor n’aura qu’à prendre sa moto et rouler plus vite pour arriver et voir la sortie d’Heather. Une petite voix dans sa tête lui dit d’insister, de ne pas laisser le père dire de telles choses ! pourquoi lui dit-elle cela, il l’ignore mais il compte bien tout faire pour être présent pour Hetty, tout en se persuadant qu’il ne s’agit là que de réparer une injustice et éviter à la blonde le même cauchemar carcéral que Brennan, évitant ainsi d’avoir une mort de plus sur la conscience…

Monique s’occupe de ses affaires, mais on sent l’oreille tendue sur la conversation. Le vieil homme rejette en bloc tout ce que dit son voisin de table, ne voulant pas  que quelque chose aille en défaveur de sa fille. « Ecoutez, Hetty à été piégée et celui qui a fait ça fera tout pour la faire tomber. Laissez-moi vous aider, s’il vous plaît ! Je refuse qu’Heather reste là-bas ! » se plaignit le policier. Non, elle ne pouvait pas rester là-bas. Certes, Penny était une amie, mais elle ne pourrait pas grand-chose contre –S. Il doutait de la culpabilité de Samantha d’un coup, se demandant si elle était réellement assez équilibrée pour manigancer un plan aussi tordu… Sasha disait qu’elle avait des problèmes, c’est plus que certains et –S peut très bien manipuler son monde…

« Je veux être là quand Hetty sortira, je lui dois bien ça… » Avec leur liaison, dont les policiers qui l’ont interrogés semble au courant, il ne peut enquêter et se sent presque coupable – comme pour son meilleur ami – de ne rien pouvoir faire pour la sauver. De pus qu’il pense sincèrement avoir été piégé par ses collègues lorsqu’ils ont parlé de sa liaison. Des bruits cours sur le fait qu’il aurait pu être dans le coup, pour se débarrasser de Peter. Ridicule ! Connor plante son regard dans celui de Michael avec détermination. Il ne lâchera pas l’affaire.

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Le p'tit flic

MICHAEL R. SPENCER

Il avait été flic pendant un peu plus de vingt ans avant de se reconvertir dans la lutte anti-drogue et d'élever les meilleurs nez canin. Il en avait interrogé des gens. Des gamins, des adultes, des hommes, des femmes, des vieux. Michael avait prit l'habitude de considérer tout le monde comme suspect et de les éliminer ensuite de sa liste. Connor était un suspect. Enfin, sur ce coup, l'humanité était suspecte, mais il avait éliminé quelques personnes déjà. Sa femme, évidemment. Linus, Liz, Terrie, Anton, Rosa, Nigel, Campbell, bien qu'il soit encore convaincu que Campbell déménage à cause d'Hetty. Quel manque de loyauté pense-t-il, même si Nancy lui rappelle que c'était déjà prévu avant les événement, il ne veut rien savoir, pour le moment.  Daryl aussi a été éliminé de sa liste. Il a une bonne raison, il était sur le chemin du retour et encore trop loin de Lewiston et Michael avait déjà éprouvé la loyauté de Daryl. Il a aussi retiré de la liste ses vieux copains Powell et Wilcox, bien qu'il ait envie de leur coller une droite chacun pour avoir osé faire de telles insinuations au sujet d'Hetty. Malone, lui, il ne sait pas quoi penser. Il ne s'attendait pas vraiment à sa venue et encore moins de la raison de sa venue. D'accord, il savait que sa fille le fréquentait, mais bon, en même temps, il savait ce que fréquenter signifiait pour sa fille. À son grand dam d'ailleurs, mais que pouvait-il y faire ? Alors qu'est-ce qu'il faisait là, à insister ?

L'homme brisé semble se ressaisir un peu. Il pose les yeux sur Connor et le toise avec une certaine perplexité méfiante. Un regard de flic, qui se demande franchement pourquoi il devrait croire cet abruti. Connor le connait bien ce regard, il l'a même déjà utilisé, assurément. Alors comme avec n'importe qui quand on veut obtenir des infos, il faut en donner aussi.

- Je t'accorde qu'on s'est bien servie d'Hetty pour vous attirer là-bas, toi et Walker, mais elle s'est piégée toute seule. Elle a paniquée quand Powell a parlé du coup de feu, elle a dit n'importe quoi et elle n'a pas pu reculer, affirme-t-il avec une assurance toute paternelle. Elle n'y restera pas, parce que si elle ne craque pas, il n'y aura aucune preuve de sa culpabilité et de son implication. Si elle craque... il jette un bref coup d'oeil vers Nancy qui le regarde avant de baisser les yeux. Bah on est tous dans la merde. Il hoche la tête avant de revenir sur Connor. Tu lui dois quoi au juste ? demande-t-il, soudainement de nouveau méfiant.

Michael semble en savoir pas mal, mais pas tout.

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∞ ft. Michael & Heather Spencer

La situation était compliquée, Michael Spencer ne voulait rien entendre, il dénigrait l'homme face à lui, le pensant trop policier pour être de son côté et penser la même chose que lui. Connor n'est pourtant pas de ceux que l'on achète d'un rien, il n'est pas corrompu et n'a jamais rien fait de répréhensible. Certes, il désire flinguer le père Lancaster pour avoir envoyé son meilleur ami en prison à sa place, mais il ne l'a pas fait depuis toutes ces années, par respect pour on ne sait quoi ! Il faut lui faire payer mais pas de manière aussi radicale, Connor est certes ampli de colère et de violence, mais il se restreint concernant ce flic véreux...
Ce que le vieux Spencer accepte, c'est l'idée que le Malone à raison que le fait que Heather ait été piégée par quelqu'un dans cette affaire. Il l'accuse de s'y être mal pris lors de son interrogatoire, qu'elle aurait dû agir autrement en connaissance de cause. Mais Powell et Wilcox sont de bons flics, ils iront toujours au fond des choses pour déstabiliser le suspect, lui faisant tourner ses phrases maladroitement, jusqu'à ce qu'il s'enfonce tout seul dans une situation qu'il ne contrôle pas et pour laquelle il n'est en rien responsable.

Connor hoche doucement la tête, écoutant les paroles de l'homme sans l'interrompre. Oui, si Heather craque, s'en est fini de sa liberté, elle doit tenir ! Ils arrivent pour la sauver ! « Elle ne craquera pas, c'est une femme courageuse. » déclare-t-il simplement, avec conviction. Elle est bien plus courageuse que n'importe laquelle des femmes qu'il avait pu connaître, c'est tout à son honneur. Mais rien ne change le problème, ils sont dans une merde royale et Connor sait qu'il doit faire quelque chose pour sa blonde adorée, elle ne mérite pas ce qui lui arrive et il n'en démordra pas ! Il faut éviter une erreur judiciaire, ça peut coûter la vie à beaucoup de gens, la preuve en est, son meilleur ami a été assassiné et est mort dans ses bras. Il ne s'en est jamais remis et c'est pour cela qu'il est un homme brisé, en colère, malheureux et qu'il traite les autres – en particulier les femmes – comme des objets qui subissent son courroux dès que bon lui semble. Ça ne les dérange pas toutes, certaines aiment ça au point de revenir, comme Penny ou Hetty, mais il sait qu'il lui arrive de leur faire du mal, parfois psychologiquement, parfois physiquement quand dans un moment intime il sent monté l'excitation violente qui le pousse à ordre plus fort.

Il doit être du voyage et compte bien tout faire pour que Michael accepte. Il le lui doit... « Je... » Il hésita une seconde à parler. « Ils n'ont pas tenté de faire plonger que Hetty dans cette histoire. Ils ont cherché un moyen de la décrédibiliser, et moi avec. Monsieur Spencer, je refuse qu'on enferme une innocente. Vous pouvez me faire confiance. S'il vous plaît, laissez-moi venir avec vous ! » dit le brun en se redressant sur sa chaise. Il avait besoin de l'accompagner, de la voir et de lui dire combien il est désolé de ne pas avoir pu la faire sortir plus tôt.  En ce moment, Connor est pas mal désolé oui, il réalise petit à petit qu'il tient aux gens, à ses amis et que malgré le fait qu'il cherche à s'éloigner depuis la disparition d'Erika, il ne peut nier qu'il à besoin de ses amis à en mourir.

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Le p'tit flic

MICHAEL R. SPENCER

Le vieux flic n'est pas né de la dernière pluie. Il est né il y a plus de 80 ans. Et il en a vu de toute les couleurs. La réaction du p'tit flic l'intrigue, autant parce qu'il se demande pourquoi il insiste et surtout parce qu'il se demande bien jusqu'à quel point il est innocent. Trop d'insistance est louche, d'un côté comme de l'autre.

- Ce n'est pas du courage, Malone. Elle n'a rien fait.

Le courage, c'est qu'elle ne révèle pas ce qu'elle faisait, plutôt.

- Tu crois vraiment que ça va l'aider à prouver son innocence si t'es là ? Et si en plus tu crois qu'ils essaie de te faire porter le chapeau à toi aussi. T'essaie de prouver quoi, Malone ? Tu sais que la tactique la plus logique que tu devrais utiliser est de faire profil bas, surtout si t'es innocent. Te mêle pas de ça, reste peinard chez toi, fait ton temps de congé et fait pas chier, ils vont t'oublier. Laisse ma fille tranquille, ça vaudra mieux pour vous deux. Il fixe Connor, flic jusqu'au bout des ongles. À moins que t'ai quelque chose à me dire que je sais pas déjà.

Oui, parce que pour le moment, même si Connor avait voulu être convaincant, il ne prouvait pas qu'il avait quelque chose de valable pour innocenter Hetty.

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∞ ft. Michael & Heather Spencer

Oui, elle n'a rien fait, c'est une certitude dans le cœur de Connor tout comme dans celui du père de son amie. Mais il faut tout de même une certaine dose de courage car le FBI n'y va pas de mainmorte. C'est différent de l'époque du père Spencer, on utilise les mêmes méthodes mais certains interrogatoires sont plus rudes et des libertés sont prises... Heather doit tenir le coup, ne pas montrer de faiblesse ni d'incohérence dans ses paroles si elle veut espérer qu'on lui fiche la paix. Parce que oui, comme ils le disent chacun à leur manière, le but premier de la voir sortir est pour faire en sorte qu'on lui foute la paix une fois pour toutes ! Sa réputation est déjà salement entachée, il vaut mieux que ça s'arrête rapidement, pour eux tous d’ailleurs car Connor risque gros à traîner avec elle. Mais il est têtu et on ne l'empêchera pas de la voir, il tient à elle malgré tout ce qu'il fait et dit pour prouver le contraire lorsqu'on lui dit qu'il est trop entiché de la blonde.

Michael ne veut pas voir le policier venir avec lui, il pense que ça l'inculperait encore plus. Certainement que la logique voudrait qu'il se terre chez lui, qu'il se fasse oublier un moment, mais il ne veut pas accepter cela. Il déteste l'idée de ne pas vivre normalement, d'être accusé d'une chose qu'il n'a pas faite. Son visage se renferme à mesure que le père Spencer parle et lui dit et répète de ne pas se mêler de cette histoire. Ça le regarde entièrement. Il ne souhaite pas se faire oublier, il veut montrer qu'il n'a rien à se reprocher, et que Hetty non plus, on ne l'empêchera pas de la voir, il en a tellement besoin... C'est inexplicable mais oui, il a besoin de voir Heather, de voir qu'elle a bien et que ça ne l'a pas affecté au point de déprimer, et il ne veut pas et ne peut pas attendre des jours ou des semaines ça lui mine le moral ! Les poings serrés, il finit par craquer !

« Bordel ! » Tapant son poing sur la table en faisant trembler les tasses et la bouteille, il se lève et se détourne de Michael, commençant à tourner comme un animal en cage. « Je me fou de la jouer tactique, je n'ai rien à cacher et Heather non plus ! Elle a été piégée et je trouverais qui a fait ça même sans ma plaque et mon arme. J'ai vu son regard quand je lui ai dit de s'enfermer à la maison, les yeux ne mentent pas, elle n'est pas sorti pour nous trouver, je l'aurais su ! » Il faisait toujours les cent pas, ça lui permettait parfois de réfléchir, mais bien souvent il le faisait quand il était sous pression et qu'il ne pouvait pas s'allumer une cigarette. Oh oui, il avait une envie folle de fumer, de se défouler, de se vider la tête. La seule chose qui lui revenait en tête était Heather.  Il s'arrêta au milieu de la pièce et regarda Monique, puis son mari. « Michael, vous savez ce que ça fait de perdre quelqu'un qu'on aime à cause d'une erreur judiciaire ? Je n'veux pas perdre Hetty... » Connor n'avait jamais vraiment parlé de Brennan avec la blonde, ils ne parlaient pas toujours beaucoup mais cet épisode de leur vie lui faisait tellement penser à lui qu'il se sentait malheureux. C'était sorti tout seul, peut-être pas sur le ton qu'il aurait aimé employé, il était à moitié en colère en pensant au père Lancaster et malade de penser à son meilleur ami qui a été assassiné si injustement. Brennan était aimé de tout le monde, il était joyeux et sociable, comme Heathe. Et son père avait profité de sa loyauté envers lui pour le faire plonger sans hésitation. Il lui est arrivé des choses en prison dont il n'a jamais voulu parler, même à Connor et il a emporté le secret dans la tombe malheureusement. Il ne veut pas voir le même regard désespéré sur le si beau visage d'Heather... son regard suppliait presque le père de le laisser venir, avec la détermination et le visage toujours aussi fermé. En parlant comme ça, il n'avait pas vraiment percuté qu'il avait laissé sous-entendre son affection pour Hetty. Mais oui, il l'aimait beaucoup, mais non pas dans le sens que vous pensez, c'est juste une amie ! Il s'en défend largement !

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Le p'tit flic

MICHAEL R. SPENCER

La réaction violente de Malone surprend un peu Michael. Il jette un coup d'oeil vers son épouse qui, l'air de rien, observe aussi le p'tit flic. Michael, de ce qu'il avait entendu sur Connor, était un flic consciencieux, bien qu'un peu agressif, mais il ne pensait pas qu'il aurait pu réagir autant aux problèmes d'Hetty. D'accord, tout le monde aime Hetty, Lewiston a du être en état de choc, mais ils s'étaient vite remis et maintenant, il entendait allègrement que Hetty avait bien mal tourné. Et ils osaient le prendre en pitié. Tous des p'tits salauds !

Il observe Malone faire les cent pas dans la cuisine et il jette un regard fautif vers Nancy. Celle-ci sourit et pointe Connor avec le couteau qu'elle tient en main.

- Malone, reviens t'asseoir. Tu vas agacer Nancy à tourner en rond comme ça et elle va te sortir de sa cuisine à coups de pieds aux fesses.
Oui, et Michael te diras que je vais pas hésiter, il en sait quelque chose, se moque-t-elle. Mais elle va vraiment le foutre à la porte s'il l'agace.
- Oui, elle est rentrée et elle n'est pas ressortie, avant que les flics débarquent... elle ne ment pas... tu l'aurais su, elle aurait envoyé les chiens. Elle aurait du envoyer les chiens...
- C'est toi qui aurait du envoyer les chiens, Michael.
- Ils me l'ont formellement interdit.

Nancy hoche la tête et elle comme Michael savent de qui parle Malone. Michael et Nancy savent tout ce qui se passe à Lewiston. Presque tout. Le vieux flic sait bien que Malone et Lancaster, c'étaient des amis. Les deux vieux savent exactement de quoi parle Connor, même s'ils n'ont pas la même version.

- Il a avoué, ce n'était pas une erreur judiciaire. Les preuves n'étaient pas suffisante pour prouver un quelconque faux témoignage, dit-il en dévisageant Malone, lui prouvant qu'il sait parfaitement de quoi il parle. Ça se parle lorsque tous les flics ne font pas front commun. Et c'est justement l'absence de preuve qui sortira Hetty de là.
- S'ils ne la font pas craquer, qui sait quelles méthodes ils peuvent utiliser.
- Ma fille ne craquera pas. C'est une petite coriace, insiste-t-il, fier. Alors, Malone, tu vas laisser le temps faire son oeuvre et il n'est pas question de prouver quoi que ce soit. Au contraire, tu vas fermer ta gueule et surtout ne rien prouver. Hetty a trop à perdre. La seule chose que tu peux faire, c'est de trouver qui a tuer ton coéquipier. Ça, tu peux le faire, mais laisse Hetty hors de ça. Si tu es convaincu de son innocence, ne cherche pas à l'innocenter, contente toi de trouver l'assassin de ton coéquipier, tranche Michael. Mais tu auras besoin de ta plaque pour ça.

Non, mieux valait que Connor ne fouille pas trop du côté d'Hetty.

... ... ...

Broken Home

∞ ft. Michael & Heather Spencer

Connor devenait fou dans cette maison, personne ne voulait l'écouter ni le laisser faire ce qu'il avait envie et besoin de faire. Ça l'agaça au point de péter un plomb. Il tapa du poing sur la table et fit les cent pas dans la pièce tout en parlant. Micheal l'écouta mais lui intima rapidement de se rasseoir, sinon sa femme risquerait de le jeter dehors. Il tourna les yeux rapidement vers la vieille femme qui tenait un couteau menaçant pointé sur lui et obéit étrangement vite, perdu. Il se prit la tête dans les mains pendant que le père Spencer lui disait qu'elle n'était pas ressorti, qu'elle avait écouté et qu'elle ne mentait pas. Puis les deux époux échangèrent des paroles lourdes de sens concernant les chiens et Connor réalisa presque la présence de la mère de Hetty. Elle était resté si silencieuse depuis l'entrée de son époux dans la cuisine.

Connor laissa échapper la perte de Brennan et ce que dit l'ancien policier lui fit serrer les mâchoires d'avantages. Il avait le visage tellement crispé qu'on aurait dit une statue. « Il était innocent ! » rugit-il alors, tous les souvenirs remontant à la surface, le prenant à la gorge. Oui, Brennan avait tout avoué, avec beaucoup de détails, mais il n'avait rien à voir dans cette affaire et Connor n'avait pu rien dire, il l'en avait empêché et depuis il vivait avec ce sentiment de trahison et d'abandon qui ne lui donnait pas envie de continuer à vivre le cœur si vide... Michael connaissait l'affaire oui, mais il pensait comme les autres, que le fils Lancaster avait mal tourné, que sa fille peut-être avait mal tourné également. Non, il ne pouvait se résoudre à accepter une trahison aussi immonde de la part d'Heather...
Mais sur un point, le père avait raison, s'il n'y avait pas de preuves, elle ne craignait rien. Monique était néanmoins plus réaliste et Connor hocha la tête, les méthodes pour faire parler étaient souvent rudes pour les suspects. Il leva les yeux vers monsieur Spencer, qui s'adressait à lui à présent. Laisser le temps faire son œuvre ? Fermer sa gueule ? Connaissait-il vraiment la réputation du Malone ? Il n'est pas homme à se laisser couler quand quelque chose lui tient à cœur. Il sait qu'il mettra tout en œuvre pour trouver ce qu'il est advenu de Peter, mais ses pensées étaient toutes tournées vers Heather.

« Je trouverais ces enfoirés et prouverais qu'Hetty est innocente. » déclara-t-il en se levant doucement de sa chaise. « Si vous ne voulez pas que je vous accompagne, j'irais par moi-même. Il est hors de question pour moi de rester un jour de plus sans la voir. » Tout un aveu que le jeune homme ne réalisait pas vraiment, ignorant la portée de ses mots. Il avait tenté de convaincre le vieillard, il n'écoutait rien. Il irait retrouver sa place au sein du poste de police et montrer qu'il ne se reproche que le fait de ne pas avoir été assez vigilant pour empêcher quelqu'un de l'assommer et d'enlever son ami. Et il irait chercher Heather, quoiqu'il en coûte, parce qu'il ne supporte pas l'idée de ne pas être là pour elle au moment où elle aura le plus besoin de soutien. « Michael. Madame. » dit-il en hochant la tête comme un message de bonsoir avant de s'en aller. Il quitterait la maison puisqu'on ne veut pas l'aider à soulager sa douleur et chasser ses mauvais souvenirs...

© .JENAA

BROKEN HOME

Le p'tit flic

MICHAEL R. SPENCER

Ce petit con est soit têtu, soit désespéré. Dans les deux cas, Michael n'aime pas l'avoir dans les pattes. Il l'aurait bien laisse partir, mais si ce p'tit don décidait malgré tout de se présenter au FBI par lui même... Bordel de merde. Mieux vaut l'avoir volontairement dans les pattes que de mauvaise foi partout ailleurs. Il pourrait tout faire foirer à jouer les chevaliers quand ils se débrouillent déjà très bien tout seuls. .

- Malone, interpelle-t-il d'un ton lourd de reproche. Il se lève à son tour. Ne fais pas tout foirer parce que tu te crois indispensable. Tout ce qui compte, c'est Hetty. Si t'es pas là à huit heure demain matin, je pars sans toi, dit-il, impératif, tandis que derrière son dos, Nancy lève les doigts pour indiquer un 6 plutôt. Et je te préviens, Malone, là-bas, c'est Hetty qui mène le bal. Et même que si tu pouvais ne rien dire du tout, ce nous arrangerait, dit-il en parlant pour sa fille et lui. Je te préviens Malone, non, je te menace plutôt. Si jamais tu nous mets dans le pétrin, je te jure que je te blâme et te laisse te débrouiller tout seul avec le FBI, dit-il en pointant Connor d'un index lourd de menace.

- Ça va l'amuser de vous voir, tous les deux, ironise Nancy avec l'air ingénue qu'affecte habituellement sa fille. Elle sera d'une humeur massacrante de toute manière. S'ils lui donnent assez de café, je doute qu'ils l'aient laissé courir à sa guise.
- Sinon elle aura manqué des deux... grogne Michael. Il vide sa tasse d'un trait et se ressert. Grand dieux... et Linus qui veut venir...