Trop de monde. Beaucoup trop.
Il sentit qu'on le poussait au sol et il lâcha le bras qu'il tenait pour se laisser faire, docilement. La voix qu'il entendait était féminine, sans doute inconnue puisque rien chez elle, rien ne lui faisait écho. Ni ses mains sur ses épaules, ni ses manières, ni même la lumière. Quand elle l'alluma, il crut avoir affaire au soleil et détourna le regard.
Le détourna assez fort pour voir Bergamote se relever, avec Matthias. Ils allaient bien.
Tout allait trop vite. Bergamote parlait de Penny, parce que son menton était un regard bien plus inquisiteur que n'importe quelle église. Les Stark avaient été rejoint par une autre femme, une inconnue, le monde lui était  inconnu et il ne reconnaissait personne, pas même l'homme qui le pointait du doigt. Par contre, il reconnut celle qui l'accompagnait. Heather Spencer.
Pas la force.
La jeune femme qui s'occupait de lui avait laissé s'échappait une boîte d'allumettes. Quelle chance qu'il l'ait vu, qu'il ait de grands bras. Deux doigts suffirent à les voler, les mettre dans sa poche. Elle n'avait pas à se faire accuser. Personne ne pouvait faire une chose pareille, et personne n'avait à être accusé sans fondement. Sans rien. Elle le regardait, s'approcha trop près de son visage qui se plut à rougir et il la prit dans ses bras. La serra contre lui.

- Vous n'avez r-r-r-rien.

Tant mieux.
Il roula et échangea les rôles, tenta de se mettre debout, échoua pitoyablement, resta à califourchon sur la pauvre enfant qui avait voulu l'aider et se concentra sur deux femmes qu'il aimait.

- B-B-B-Bergamote... S'il v-v-v-vous p-plaît...

Penny était restée sous le choc. Vraiment ? C'était ce qui semblait être vrai et pourtant, elle n'avait pas cette impression. Le temps avait malgré tout filé à une allure incontrôlable l'obligeant à regarder les autres agir sans rien faire. Elle aurait voulu vraiment, aider Tyee tout particulièrement mais ses muscles étaient tendus, raides et impossibles à remuer. Alors c'était ça, l'état de choc ? Elle n'avait toujours pas confirmation. Mais merde quoi ! Elle était du FBI et le FBI ne paniquait pas comme ça. Si son boss l'apprenait ... merde, merde ! Et le pire dans tout ça c'était sans doute que tout le monde l'avait remarqué. Ce vieux pépère en particulier. Le fait qu'il soit avec Heather ne ralentit pas le moins du monde l'énervement qui la prit quand il commença à se prendre pour l'enquêteur. « Vous, vous feriez mieux de la fermer ou le lieutenant Malone se fera un plaisir de vous coller en cellule pour insulte à un agent dans l'exercice de ses fonctions. A moins que vous ne leur préfériez celles du FBI, la vue y est superbe et l'interrogatoire promet d'être long pour le suspect que vous êtes ! » Il fallait le faire taire ce vieux avant qu'il ne fasse paniquer tout le monde et que le véritable coupable fuit ainsi rapidement. « Vous vous croyez où hein ? C'est pas le marché aux poissons ici et on lapidera personne sur place. L'enquête va être menée et il n'y a vraiment pas besoin de civils hystériques comme vous dans les parages alors soit vous vous calmez soit vous passez une nuit en cellule, c'est clair ? » Et tout ça en restant calme. Mais sa prestation ne sembla pas trouver oreille attentive partout et le jeu, comme l'appela la jeune femme étrange d'avant l'incendie, commença. Il semblait fort probable qu'un agent du FBI, détesté par ici par le badge qu'elle portait ferait le coupable idéal, parfait pour les journaux à sensations également. Mais n'en déplaise à ces gens, elle n'avait rien à se reprocher. Un simple haussement de sourcil et un rire en coin, moqueur pour toute réponse. « Non mais écoutez-vous ... on n'est pas dans un jeu. C'est la réalité et dans la réalité ce n'est certainement pas à des personnes comme vous de jouer à Sherlock Holmes. Le pauvre en aurait de l'urticaire s'il savait ! » Elle tentait toujours de contrôler les idiots du coin en se rendant bien compte de l'inefficacité de ses paroles. « Ce n'est pas en accusant comme ça que vous ferez avancer les choses, si vous voulez vraiment aider vous viendrez donner vos dépositions et vos suppositions délirantes à l'agent qui se chargera de relever ce que vous direz. » Elle se tourna ensuite vers Connor et dans un même temps interpella Manuela d'un signe de la main, lui demandant ainsi de les rejoindre au plus près. « Lieutenant Malone, agent Dale, je vous conseille de répartir les gens. Ceux qui était là durant la commémoration et à l'intérieur du chapiteau d'un côté et ceux qui sont arrivés après et ne semblent pas avoir soufferts du feu de l'autre. » Penny se glissa instantanément du premier côté qu'elle avait elle-même énoncé. Elle n'était pas d'astreinte, ce n'était pas son enquête, elle conseillait juste et attendait son tour d'être interrogé même si, intérieurement, son regard se porta déjà sur un suspect potentiel, le même qui était un instant plus tôt en compagnie de Manuela et toujours en présence d'une jeune femme blonde (Juliet) qu'elle identifia comme une tête connue même si elle ne savait d'où.

Il commençait sérieusement à avoir du monde. Tellement que Ian se demanda si finalement il pouvait y avoir deux coupables au lieu d'un seul. Peut être, c'était un idée. Déjà les gens commençaient leur propres spéculations, d'accord, il avait amené le phénomène, il ne leur en voulait pas. Ils commençaient à s'accuser les un, les autres. Certains ne regardait plus leur proches, leur voisins de la même manière. Celui qui avait fait ça avait réussis son coup, si ce dernier était de diviser les avis, les gens entre eux. Une brunette qu'il connaissait bien surgit de nul part et Ian lui fit de grand signe de bras. Leah, une de ses plus proches amie.

Leah ! Je suis là !

Il fit un pas vers elle, et lui posa une mains compatissante sur l'épaule.

Ça va, tu n'as rien ? Dis moi que t'étais pas là dedans quand le feu s'est déclaré...

Le pouls de Ian s’accéléra, il n’avait pas envie de la savoir blessé ou pire. Et puis lui et elle savait très bien ce qui aurait pu se passer. Il se contenta de sourire et de faire mine de rien.

Va falloir trouver qui a fait ça... Mes idées sont embrouillées... A vrai dire tout le monde aurait pu être coupable ici. Bon, sauf Matthias...

Pourquoi sauf lui ? Non il ne le connaissait pas personnellement, mais il ne le voyait pas faire une chose pareille, tout simplement. Il lui avait l'air si gentil au fond... Il y avait des gens comme ça, la conscience pouvait les épargner dès le début.

Je ne le vois pas faire une chose pareille. T'aurais pas vu un comportement suspect chez certains par hasard ?

Après tout, si Leah était ici depuis plus longtemps que lui, elle pouvait très bien lui fournir quelques informations utiles à son enquête.

Beaucoup de monde au mètre carré, trop de victimes et bien plus encore de suspects. Il en connaissait pas mal ici, l'avantage d'être flic et de sortir souvent de chez lui. Près d'Erika, le brun tentait de la rassurer, tout se passerait bien, ses filles allaient bien. Il fallait tâcher de sécuriser la zone en rassemblant les gens. D'ailleurs, Ian surgit de nul part pour venir en aide à son ami de toujours et proposer cette idée. « Ouais, on va rassembler les gens. Passe le mot, je veux tout le monde ici dans cinq minutes ! Le reste, c'est un boulot de flic ! » dit-il en donnant une tape sur l'épaule du jeune homme.

Il y avait quelques policiers sur les lieux, dont certains étaient déjà présents lors de la cérémonie, ce serait utile pour recueillir des témoignages. La blondasse des cold case (Manuela) venait d'arriver, ça promettait d'être intéressant si tous les services de la ville se pointaient ! Même les anciens s'y mettaient ! Le vieux spencer venait de sauter sur Connor en lui aboyant des ordres. Le regard du lieutenant en disait long, il ne supportait pas qu'on lui parle ainsi dans le cadre de ses fonctions, encore moins par un vieux. Heather avait tout de même de la chance d'avoir un père comme ça. Autant ça embête le brun de se voir se faire rabrouer de la sorte, autant ça lui rappelle le caractère de son propre père... « Monsieur Spencer, avec tout le respect que je vous dois, vous ne faites plus parti des forces de police. Alors laissez moi faire mon travail et mettez vous avec les autres, s'il vous plait. »
Oui il devait tout de même rester courtois avec le vieil homme, il avait été un flic remarquable par le passe et des chiens savent se rendre utiles sur le terrain. Mais il n'est plus autorisé a intervenir dans des enquêtes. Ça doit lui peser, ça pèserait au Malone de ne plus être en activité, lui qui déteste l'oisiveté, alors il comprend et envoi un regard de sympathie a Heather, qu'il inviterait bien pour une soirée d'ailleurs! Puis, il tourna les talons avant d'entendre le vieil homme se mettre à dénigrer une personne qu'il aurait mieux valut ne pas emmerder. Prêt à riposter, Penny avait déjà entendu les paroles du Spencer et gueulait comme un veau. On aurait pu l’arrêter, mais elle est tellement géniale quand elle se met en colère...

Restant en retrait, le beau gosse de tourna vers les Cold case. « Agent Dale, Agent Higgins, nous allons devoir couvrir le terrain. Higgins, prenez des hommes et tâchez de rassembler tout le monde ici. » ordonna le Malone, tel un sergent chef de l'armée. Connor est du genre à savoir où il va et ce qu'il faut faire dans son boulot. En revanche, se faire dresser par le FBI ne lui plaît pas, mais ça passe un poil mieux quand c'est la jolie blondinet (Penny) qui le dit. « Bien ! » se contenta-t-il de répondre en filant à l'opposé de sa blondinette pour entamer la division des témoins. L'idée d'interroger le grand type lui disait bien, bien qu'il ne le connaisse pas tellement, il avait la gueule parfaite du suspect. Quoique, pas autant que l'autre blond là... (Linus) Un Chatwood à coup sûr, ça se voit sur sa gueule. Oh c'est donc le cousin de Heather. Quitte à avoir le vieux retraité sur le dos, pourquoi pas ! Il se dirigea vers l'aîné Chatwood. « Monsieur, puis-je vous demander si vous étiez à la commémoraison ou non ? Nous devons séparer les témoins des curieux. »

Il n'y avait apparemment pas de cendre dans la gorge de Gargantua. Logan émit un petit soupire de soulagement en se remémorant la dernière fois qu'elle avait dû fourrer son nez dans la bouche de quelqu'un. Brusquement, Gargantua glissa ses bras derrière son dos, et l'enlaça avec force. Elle aurait pu croire qu'il l'agressait, tentait de l'étouffer, s'il n'avait pas exposer son soulagement de savoir qu'elle n'avait rien. Pendant un instant, la blonde se demanda s'il ne la connaissait pas par hasard, et qu'elle avait eu l'idiotie de l'oublier... Mais non. Un homme aussi grand comme ça, elle s'en souviendrait. Elle se mit à rosir légèrement.

Cet élan d'affection et d'altruisme la m'était mal à l'aise, mais beaucoup moins que ce qu'il fit par la suite. A peine avait-elle eu le temps d'essayer de se défaire de l'étreinte que Gargantua l'avait retourné et s'était mit à califourchon, elle dos au sol. Elle ne su pourquoi elle fit ça, mais elle jeta un regard désemparé au grand blond Stark (Joshua) avant de fixer Gargantua d'un air outragée. De toute ses forces, son trousseau de clé serré entre ses doigts, elle donna un violent coup de poing dans le ventre du géant. Elle lui lança, énervée : « MAIS ÇA VA PAS! » avant de s'extirper de sa position peu avantageuse. Elle se releva, passa quelques coups de main sur ses vêtements pour enlever les bouts d'herbe qui s'étaient collés à elle, avant d'ajouter : « Il y a pas de cendre dans votre gorge, et de rien! »

Assez remonté, Logan s’écarta de Gargantua. En tournant la tête, pour éviter de regarder le géant et s'énerver encore plus, elle remarqua un groupe de personne, un peu plus loin, dont les mots 'criminel', 'interroger', 'coupable', 'lieutenant', 'cellule', 'enquête'. Logan fronça les sourcils : ils avaient tout l'air de policiers. Elle n'aimait vraiment pas les agents de police. « C'est pas bon ça... » murmura-t-elle, toujours en observant les policiers. Elle remarqua même qu'ils commençait à regrouper les témoins. Bientôt, ça tournerait mal... Très mal. Les gens vont commencer à s'accuser les uns les autres, ça va être un véritable tribunal de village, et ils vont finir par se trouver un bouc-émissaire qui va tout prendre sur le dos. Et le comble, ça va être qu'à la fin, les pompiers vont se ramener en annonçant que c'était en fait un incendie accidentel, mais ça sera trop tard à ce moment là : tout le monde aura déjà commencer à haïr le bouc-émissaire.

Logan secoua légèrement la tête pour reprendre ses esprits. Elle sortit son téléphone portable pour vérifier l'heure, et lâcha, en se parlant à elle-même : « Ils vont commencer à interroger les témoins... J'étais pas là, j'ai rien vu : je risque de gêner... Je vais y aller! » Oui c'est cela. Déguerpir en vitesse avant d'être obligée de participer à cette mise à mort sociale et publique. Elle rentrerait dans son manoir, s'occuper de ses clients, et ne plus jamais se mêler des affaires de ces gens. Logan se glissa entre les gens pour s'éloigner le plus possible des lieux.

Qu'est-ce qu'elle foutait là au juste ? C'était sans doute la question à cent dollars. Elle n'en avait aucune idée. Lizzie était peut-être venue par curiosité ou simplement pour un repas gratuit, ce qui était sûr c'est qu'elle n'avait pas réussi à partir à temps. Et c'était la merde. Les habitants se déchiraient déjà le titre de coupable et elle, tentait juste de se faire toute petite. C'était simple. Si on la reconnaissait ou même si on se souvenait d'une rumeur traînant sur son compte, on aurait tôt fait de l'accuser. Elle était la coupable idéale pour eux. Ils ne voyaient vraiment pas plus loin que le bout de leur nez. Ces gens étaient des rapaces à la recherche de sensations fortes et tous les prétextes étaient bons pour parler sur le dos de quelqu'un. « Abrutis. » Finit-elle par murmurer en entendant déjà des accusations lancées à la va vite. Même si pour une fois, elle aurait bien aimé être d'accord avec l'homme qui accusait un flic ou deux, elle devait tout de même être honnête : c'était de la spéculation. Elizabeth ne connaissait personne ou presque ici et aucun visage ne lui semblait amicale, elle préféra donc se tasser, être ignorée, faire trois pas en arrière et espérer partir comme elle était venue, sans un bruit.

Il trouvait que tout s'était passé franchement vite. Trop vite. Il n'était pas là lorsque tout s'était déclanché, mais dès son arrivée, uniquement parce que Nigel s'y était précipité, il avait été déconcentré. Mais il avait vu et reconnu Matthias qui, de toute évidence, traînait avec Tyee, le voisin. À l'entrée de la tente, c'était moins enfumé et il avait réussit, avec Tyee ayant inhalé trop de fumée et Nigel, à faire des ouvertures dans la tente, pour évacuer la fumée. Beaucoup de fumée, peu de flammes à son avis. Et l'intervention des pompiers, quelle rapidité... c'était rapide. Trop rapide.

Tout le monde dehors, les secours arrivant, Linus avait remis la main sur son cadet et il tentant d'observer la scène, parce qu'il n'avait pas grand chose d'autre à faire. Était présente aussi la blonde du club de lecture, la fille étrange qu'il appelait Earl Grey depuis qu'il avait lu son nom sur la liste des membres du club. Bergamote. Et il avait aussi remarqué quelques personnalités de Lewiston. Des Stark, des Savannah. Bref, le gratin de Lewiston, songe-t-il en se renfrognant. Lorsqu'il avait remarqué l'autre branche de sa famille. Il esquisse un sourire lorsqu'il voit leur oncle Michael foncer sur les flics.

- Bon sang, oncle Michael a échappé à la garde d'Hetty, dit-il, amusé.

Il voit la mine exaspérée d'Hetty, mais qui, par loyauté envers son père, tente de faire bonne figure envers tout le monde. Il ne sait pas exactement ce qui se dit, mais il entend soudainement un éclat de voix pas trop loin, là ou on s'est occupé de Tyee. Y a des Stark, il s'en désintéresse rapidement. Heureusement, Liz est bien à l'abri, chez eux, avec Mathys, le reste l'indiffère assez il doit dire. Comme s'il était un peu étranger ça tout ça. En fait, c'est exactement ça.

Machinalement, avec des gestes maintes et maintes fois répétés, après avoir relâché Nigel et sort le matériel et s'allume une clope, avant de ranger allumettes et paquet dans sa poche. Il en tire une bouffée et souffle la fumée bien haut. Un fin sourire se dessine lorsqu'il voit Hetty s'énerver contre une autre blonde, mais il se renfrogne lorsqu'il voit approcher un flic. Oui, c'est un flic. Le même que oncle Michael a apostrophé quelque minutes plus tôt. Il jette un regard autour de lui pour voir si ce n'est pas quelqu'un d'autre qu'il enligne, mais non, c'est lui, puisque c'est à lui qu'il s'adresse. Linus est grand, mais Connor l'est un peu plus. Mais à savoir qui domine qui, ça c'est une autre histoire. Le regard glacial se fixe à celui du flic et il prend son temps pour répondre. Il prend une bouffée de nicotine, lentement, puis détourne la tête pour souffler la fumée loin du policier.

- Depuis le début, voir avant le début. J'ai aidé au montage de l'autel et des autres préparatifs près de l'arbre, note-t-il, laconique. On a entendu les cris des gens et on est arrivés en courant, ajoute-t-il, sachant très bien que vu son allure et son maintien, peu de gens sont enclin à le savoir capable de courir.

Il tire une autre bouffée de cigarette et la souffle loin. Il est d'un calme terrifiant, comme si tout ça ne le touchait pas du tout. Ce qui n'est pas tout à fait faux en fait.

Alors que Leah essayer de s'éloigner le plus vite possible de Dale elle repéra au loin un visage familier. Enfin ... La brunette commençait à se faire sang-d'encre : si était arrivé quelque chose à Sasha ? Et Connor ? Pourquoi ne l'avait elle pas encore remarqué ? Elle secoua la tête comme pour disperser ses mauvaises pensées et tenta de se frayer un chemin entre les gens apeurés. Le sac polochon sur son dos semblait peser une tonne et ses jambes refusaient de coopérer. Finalement, elle remarqua un visage qu'elle connaissait bien, très bien même ! À quelques pas d'elle, le beau Ian lui faisant de grand signe pour qu'elle le remarque.

- Ian ! Oh mon dieu ça va tu vas bien ?! Qu'est ce qui se passe ici !

Ian posa une main sur son épaule et, Leah ressentit un énorme frisson la parcourir. Non elle ne devait pas penser à ça ! Pas maintenant ! Même si Ian affichait un demi sourire, Leah ne se sentait pas capable de faire la même chose. Elle tenta tout de même de se concentrer sur les paroles du brun. Leah hocha la tête. Ian avait raison : ça pouvait être tout le monde ! Enfin, tous le monde sauf Matthias ...

- J'ai... non je... je viens d'arriver. Mais j'ai rien vu de spécial !

Sur la pointe des pieds, Leah passa l'assemblé en revu pour essayer de trouver sa sœur ou Connor.

Oui je vais bien, je n'ai rien... Ne t'inquiète pas, ça va.

Le sourire que le jeune Huston affichait resta sur son visage encore quelques instants. C'était dans ses moments là que la capacité de Ian à paraître indifférent de tout était parfaite. On pouvait croire qu'il gérer intérieurement la situation alors que ce n'était pas vraiment le cas. Non, au fond il cherchait un coupable. Il serait même capable d'accuser une personne le regardant de travers, ou quelqu'un d'un peu trop dans son coin, à l'écart de tous, pourvu qu'il trouve un coupable. Ian se rendit compte qu'accuser un innocent ne lui glaçait même pas le sang. Bon en même temps, il était dur de trouver qui était quoi dans cette affaire. Les gens n'étaient jamais ce qu'il paraissaient être dans ce genre de situation. Il remarqua que Leah cherchait des gens du regard.

Si tu cherche Connor je l'ai vu tout à l'heure !

Il le pointa du doigt.

Par contre, je peux rester avec toi ? J'aime pas me retrouver seul au milieu de tout ces gens... Faut dire que t'es la seule qui a ma confiance ici.

Et pour une fois, promit, Ian ne venait pas de lâcher un énorme mensonge. Il était persuadé que Leah était innocente, et si jamais quelqu'un s'en prenait à elle, il serait là pour la défendre. Il l'accompagna donc vers Connor et d'autre membre de sa famille. Pourvu que son ami flic l'aide à trouver qui avait fait ça...

No mercy*

Quoi ?
Elle ? C'était à elle qu'il demandait d'arrêter ? ne les voyait-il donc pas tourner en rond avec des démarches inutiles, des paroles vaines pour chercher à noyer les torts, à noyer les loups, à noyer le feu ? Ne voyait-il pas leurs gueules de faux-semblants, d'empathie mauvaise pour ceux qu'ils ont pris au piège, leurs sales têtes, sales, sales, qui jugent comme elle, qui ne font que juger mais dans les dos, quand les dos sont tournés c'est toujours plus facile pour poignarder. C'était à elle de se taire parce qu'elle couvrait trop de ses cris leurs hypocrisies malsaines ? Cela lui donnait la gerbe.

_ Quoi Tyee ? La croyez-vous vraiment innocente ? Je ne resterai pas ici les bras croisés à écouter encore ces salauds minauder, pas si votre amitié devient abêtissante.

Il n'y a qu'en vous que j'ai confiance.

_ Je veux bien pardonner sans mépris la candeur mais je ne me ferai pas complice d'un drame.

Elle l'avait regardé se faire remettre en place par Logan. Elle n'avait plus envie de l'aider, plus envie d'aider, il n'y avait plus seulement de crasse qu'elle se sentait sale, plus seulement de tous ces yeux inquisiteurs, il y avait aussi les murs. les murs en verre qu'elle avait commandé elle-même entre elle et le monde. Elle n'aurait pas d'amis, elle n'aurait pas soutient, et elle les regarderait s'enliser sans pouvoir rien faire. Facile de monter un complot dans une ville de pleutres.

_ Quant à vous, oui vous tous qui jouaient les voyeurs...

Oui vous les pleutres qui n'osaient pas l'ouvrir, qui êtes là en spectateurs. Qui ne voulaient rien savoir, qui cherchaient à vous cacher, toujours, vous terrer quelque part en espérant que rien ne vous tirera de votre trou. Vous qui faites les braves. Vous tous que je déteste, que je déteste, je déteste ceux qui se veulent droits, ceux qui se veulent généreux mais qui ne le sont que lorsque cela les arrange. Ceux qui sont pitoyablement humains de vouloir être surhumains.

_ Je vous imagine bien faire l'amalgame entre ceux qui osent l'ouvrir et les coupables mais ce ne sont pas les paroles qui sont fiables...

Vous le savez. Vous le savez, tous autant que vous êtes. Et vous ne ferez rien. Rien.

_ Seulement celles qui passent inaperçues.

Et moi non plus parce que je vous déteste. Et vous particulièrement, pauvre fille qui ne répondez que lorsqu'on vous attaque personnellement, qui vous cachez derrière des formalités parce que vous avez peur pour votre jolie petite tête blonde. Qui devrait être Sherlock Holmes alors ? Ceux qui ont regardé sans rien faire et qui comptent sur leurs collègues pour les couvrir ? Ceux qui ont fait des études et graissé des pattes pour obtenir un poste qui leur garantisse un prestige social ?

_ Faites donc.

Et elle cracha à ses pieds comme elle leur aurait tous craché dessus, pitoyablement humain à essayer de vouloir l'être. Mais c'était fini.

_ Quant à moi je vous pisse dessus.

no mercy*:

Penny crut au calme retrouvé. Un instant seulement. Suffisamment pour que Connor, Manuela et les autres agents sur place commencent à faire leur travail. Pas assez pour éviter ce qui allait se produire, de se produire. Elle se demanda une milliseconde pourquoi quelqu'un d'innocent se montrerait aussi mauvais, antipathique et tout particulièrement peu civilisée -l'image d'une guenon lui apparaissant un bref instant à la place de Bergamote- avant de se dire que finalement peu importe. Elle la pensait extérieure à ce problème d'incendie mais son attitude avait eu raison du peu de self-contrôle qui était permis à l'agent du fbi. Aussi regarda-t-elle l'autre femme se faire vulgaire en haussant simplement un sourcil, lui laissant le temps de proclamer ses dernières paroles, telles celles d'un condamné avant de simplement saisir ce qui pourrait, au choix, la faire pousser des hauts cris ou la faire taire, la deuxième solution étant la plus appréciable au goût de Penny. Elle ne laissa pas le temps à Connor de réagir, lui pris les menottes en sa possession, se retourna vers la vulgarité à l'état pur, fit quelques pas rapide et se retint de lui tordre totalement le bras, énonçant simplement : « Merci, vraiment. Vous venez de me faciliter la tâche. C'était votre intention je présume.» Sourit-elle soudainement de bonne humeur. Tant pis pour les erreurs. « Comme la coopération ne semble pas être votre fort, je vous invite à me suivre dans un endroit plus adapté à un interrogatoire dans les règles. Je vous cacherai pas que vous vous êtes mises, vous-même, sur la liste des suspects. » Continua-t-elle. « On y va. » Finit-elle soudainement bien moins amusé, tout en finissant de la menotter avec un plaisir non dissimulé, l'entraînant vers l'une des voitures de patrouilles qui se trouvait un peu plus loin.

C’était le bordel total, ça commençait à s’énerver dans tous les sens, ça n’avait plus le moindre sens. Josh ne voulait pas prendre part à tout cela, il voulait simplement qu’on lui foute la paix et qu’on le laisse rentrer chez lui, ou dans n’importe quel endroit calme où il pourrait tenter de se remettre les idées en place avant de finir par exploser et prendre le risque de passer pour un fou aux yeux de tout le monde. Il se foutait royalement de savoir qui était le responsable, de toute façon que ce feu soit accidentel ou non, il était trop tard. Il savait que Juliet s’inquiétait, il avait vu dans son regard qu’elle ne le reconnaissait pas, qu’elle avait compris que le masque était tombé, celui du parfait frère ainé revenu de la guerre et sorti du coma sans pour autant perdre le sourire.

« J’ai rien inhalé du tout.. Juliet je vais bien. » Cette dernière phrase s’adressait également à Manuela qui venait de débarquer et de se mêler à la conversation.  Maintenant qu’elle était là, il savait qu’il pouvait laisser Juliet ici. Maintenant que Manu était dans les parages elle ne craindrait rien. Il avait beau en savoir peu sur la relation que les deux.. sœurs avaient, il était pourtant certain que Manuela ne laisserait pas arriver quoi que ce soit à Ginny.. où du moins, il l’espérait.  Josh sortit de ses pensées en entendant Logan hausser le ton, il tourna la tête dans sa direction intérieurement paniqué à l’idée de la voir écroulé sur le sol à cause de la fumée qu’elle aurait pu inhaler. Mais non.. elle semblait visiblement occupée à se débarrasser du type un peu dérangé (Tyee)que Josh avait bousculé tout à l’heure. Le temps cette information lui monte au cerveau.. qu’il réussisse à se défaire de Juliet et qu’il trouve comment réagir, Logan avait déjà pris les devants et elle s’était dégagée du grand brun. Il la voyait murmurer quelque chose qu’il ne parvenait pas à comprendre, et il était beaucoup trop perdu pour tenter de lire sur les lèvres. « Je reviens » Lança-t-il à ses sœurs avant de se lancer à la poursuite de Logan en marche rapide, ce qui n’était pas évident vu la foule.

La respiration saccadée, pas d’avoir à peine marché deux mètres, mais plutôt car il n’arrivait pas à respirer correctement tellement cet endroit l’oppressait. Josh agrippa doucement l’épaule de Logan sans pour autant s’arrêter de marcher, en l’incitant ainsi à faire de même. « Tu peux.. me ramener chez moi.. s’il te plait ? » Cela sonnait plus comme une demande qu’une question, et il espérait que la blonde le ramènerait sans poser de questions.

Juliet était simplement inquiète pour son frère. Heureusement pour sa défense ou pour l'attaque, Manuela arriva rapidement à ce moment-là et la soutint sur ce point. Une soeur en plus, ça ne faisait jamais de mal finalement. Elle sourit un instant en imaginant Joshua entouré par toute cette famille qui lui voulait du bien mais qui devait tout de même le faire se sentir oppressé. Elle eut tout juste le temps d'entendre son frère lui répondre qu'il allait bien que des éclats de voix vinrent de l'autre côté. L'autre femme qui avait hélé Josh, poussant un homme qui n'avait rien d'un mauvais homme. "Vous êtes malade ?!" Dit-elle en s'avançant pour voir si l'homme allait bien. N'étant néanmoins pas de nature vindicative ni même portée sur les grandes tirades pleines de sens et qui demandaient une grande sociabilité, elle se contenta de voir si la femme avait pu le blesser à proprement parlé ou simplement dans son ego. "Tout va bien ?" Avant de se retourner vers la jeune femme (Logan) en prenant un air contrarié mais surtout presque triste devant un telle attitude. L'autre femme partit alors et Juliet eut tout juste le temps d'apercevoir son frère lui courir après avant d'enfin comprendre que, lui, semblait plutôt bien la connaître, ce qui la rendit curieuse. "JOSH !" Cria-t-elle à son attention. "TU NE PEUX PAS PARTIR ! Les flics t'ont pas encore interrogé." Finit-elle plus doucement en se rendant compte que certains l'observaient. La gêne la prit rapidement et elle baissa les yeux en espérant que son frère revienne. Il allait paraître coupable et avec ce qui se passait juste là, sous leur yeux et ces accusations sommaires ... ce n'était vraiment pas le moment d'un scandale médiatique !

Un rien pour le faire flancher. Il avait oublié qu'il n'était pas chez lui.
Elle avait eu raison de le repousser ainsi après tout. Peut-être un peu trop violente, comme réaction, mais il comprenait. Il comprenait. Ce n'était ni le moment ni l'endroit, ça ne se faisait pas, très bien. Elle s'était défaite et s'en allait quand lui ne s'aidait plus que d'un bras, l'autre enserrant son ventre, pour se redresser.
Tenter de.
Et voilà.
Un instant pour retrouver l'équilibre, ses repères. En soi rien d'infaisable. Entendre une voix pour lui, la voix de Stark TV, se retourna pour mettre un visage sur elle
- rien qu'un visage, c'est une promesse, ici on ne touche pas
Mettre un visage lui sourire la rassurer autrement qu'en la prenant dans ses bras.
Ses deux grands bras.

- Tout v-v-v-va bien.

Ça aussi c'est une promesse.
Il aurait aimé faire plus, mais il n'y voyait rien, comprenait à moitié. C'était un cauchemar. Il était en pleine crise, et c'était un cauchemar. Elle s'en alla, et il n'eut le temps pour rien. Ni pour la rassurer, ni pour s'excuser de lui causer du souci, pour rien. Elle devait s'occuper de l'autre homme. Elle le devait.
Retrouver Matthias des yeux, voir son agresseur s'éloigner sans pouvoir espérer une seule seconde dépasser la barrière de police apparue comme par magie, les agents, Penny, Bergamote. Une seconde.
Un rien pour se retrouver à leur côté. Un rien, la peine la plus profonde au visage, une main sur l'épaule de Bergamote et la voix fissurée en direction de Penny.

- C-C-C-Ces bracelets sont p-p-p-pour les criminels. Pas p-p-pour les pompiers de f-f-f-fortune. Elle était avec m-m-m-m-moi.

Elle est innocente. Elle l'est. Il n'y a pas de temps à perdre en querelles idiotes.
Il n'y a pas de temps à perdre.

Erika était restée silencieuse un petit moment trop surprise par ce qui se passait, la bouche dans un o parfait signifiant toute sa surprise face au déchirement qui se produisait. Connor l'avait rassuré et c'était tout ce qui comptait. Sasha allait bien et ça lui suffisait amplement. Mais elle aperçut sa cadette qu'elle rejoignit en compagnie d'un autre jeune homme, surveillant les allées et venues de Connor comme elle l'aurait fait avec son propre fils, s'inquiétant de ce qu'il faisait et du manque de calme avec lequel cette affaire se résolvait. "Leah ?" Un simple regard désapprobateur vers sa fille, elle décida d'être directe surtout que tout autre chose venait de retenir son attention. Rien de salace, aucune personne en particulier, plutôt un échange. Elle devait le dire à Connor afin qu'il puisse agir, c'était trop suspect ! Mais avant, il fallait qu'elle éloigne Leah. Déjà que Sasha était ici, pas besoin que sa seconde fille tombe dans la psychose générale. "Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu ferais mieux de rentrer à la maison sauf si toi et ton "ami" voulez aller boire un verre en ville. Tu as besoin de combien ?"    

Aussitôt que la discussion avec sa fille prit fin, elle se précipita vers Connor. "Connor ! Attends ! J'ai vu un truc ..." Elle aurait mieux fait de le chuchoter et non pas de le dire à haute voix comme ça mais elle n'était pas connue pour sa discrétion. "Empêche cette fille de partir !" S'exclama-t-elle en pointant Logan du doigt alors que celle-ci s'éloignait en compagnie d'un homme qu'elle connaissait de vue. "Je l'ai vu laisser tomber de quoi mettre le feu. Et l'autre, le grand, il a ramassé ça." Assura-t-elle en hochant la tête avec conviction. "Ils doivent se couvrir l'un l'autre. Ils ont du jouer la comédie à l'instant pour disculper l'un ... c'est un jeu pour eux, ça se voit !" Chuchota-t-elle à l'oreille de son lieutenant de police préféré.