Stay away from me

maxim, thomas et grace

La reconnaissance.
Bien sûr, elle était reconnaissante de voir quelqu'un intervenir pour empêcher un potentiel autre excès de violence de Maxim. Mais en même temps, elle n'était certainement pas pour la violence. Pour elle, c'était quelque chose à bannir et elle était persuadée que répondre à la violence par la violence ne résolvait rien ! Alors évidemment, il n'aurait pas du. Qui qu'il soit, il n'aurait pas du.

Mais la reconnaissance n'aidait pas à la rassurer sur la situation. Elle n'aimait pas ça. Incapable de voir un visage, de voir les yeux bien souvent révélateurs de quelqu'un et de juger de ses intentions. Mais l'homme allait partir, suivre Maxim et les mettre tous les deux dans une situation pire encore qu'ils l'étaient déjà. Il saignait et Maxim aussi. Elle devrait sans doute appeler quelqu'un, au moins Rachel. Dans d'autres circonstances elle aurait aussi pu le suivre pour le convaincre de se faire soigner mais elle ne se faisait pas confiance et pour le coup, elle ne lui faisait pas confiance non plus. Il ne restait que l'inconnu.

- Non, pas vraiment mais ça ira. Répondit-elle dans un froncement de sourcils, certaine d'avoir un sentiment de familiarité avec cette scène ou un élément de cette scène.

Il la repoussait et elle ne savait pas si ça la dérangeait ou la soulageait. Elle pouvait ainsi partir, ne pas se retourner et soigner le mal de tête qui l'envahissait en même temps que les blessures visibles qu'elle toucha brièvement en grinçant des dents. Mais s'il la repoussait ainsi, était-ce parce qu'il avait quelque chose à cacher ou bien... parce qu'il avait écouté Maxim et qu'il savait maintenant quel genre de personne elle était ? Sans doute la deuxième option. Elle lui sembla tellement logique et si elle était une femme rationnelle qui ne s'intéressait aucunement à la réputation qu'elle avait, surtout maintenant que Seth était là et que Odell s'amusait de la situation pour la faire paraître autrement que ce qu'elle était, elle ne put pas s'empêcher de se justifier. Seuls les coupables se justifiaient mais sur le coup, ça ne lui vint pas à l'idée et puis, elle ne savait même pas qui elle avait en face d'elle et sans doute qu'elle ne le croiserait plus jamais ou ne le saurait pas.

- Je n'ai pas...Ce qu'il a dit sur moi. Je ne fais pas ça. Je suis mariée. Comme si c'était une excuse, comme si le mariage empêchait quoique ce soit... Évidemment que non, Maxim le prouvait. Pourtant même maintenant, elle l'était. Elle était simplement mariée à un mort. Et cette pensée lui fit mal si bien qu'elle continua à pleurer un peu. Je voulais juste éclaircir ça. Je vais... Je suis désolée. J'aimerai vous aider... Il y a quelqu'un qui pourrait être là pour vous ? Il... Je sais que lui ne sera pas seul très longtemps mais vous... Je ne peux pas vous forcer mais je me sentirai mieux si vous me laissiez au moins contacter quelqu'un. Vous n'avez pas retenu vos coups tous les deux, qui sait où vous pourriez être blessé.

L'attitude toujours aussi fuyante de l'inconnu la gênait véritablement et elle en était sans doute responsable.

-Gott... Je suis désolée, je ne voulais pas vous gêner. Sa main bougeait, se retenant de le toucher à nouveau en espérant qu'il se retourne. Je ne sais même pas qui vous êtes. Chuchota-t-elle finalement prête à le laisser partir et rentrer désinfecter ce qui s'annonçait comme une nouvelle blessure à cacher.

Stay Away From Me

Grace, Maxim et Thomas

Grace n'allait pas bien. Il s'en serait bien douté parce que sa femme avait du mal avec la violence, quelle qu'elle soit ! Il ne pouvait pas simplement le laisser partir sans le mettre en garde. Après tout, il était allé bien trop loin !
Thomas était sans doute aussi chamboulé que Grace. Mais pas de la même façon. Il se fichait bien d'être blessé, il l'avait près de lui, elle lui parlait et elle voulait essayer de faire quelque chose pour lui. Thomas ne pouvait pas la laisser faire alors, il la repoussa tout doucement, mais quand il l'entendit se justifier, il ne pouvait pas la laisser faire. Grace précisa alors qu'elle était mariée et Thomas se sentait de plus en plus mal. Comment pouvait-il continuer comme il le faisait ? En restant en retrait... Il murmura de nouveau de peur de trop se faire reconnaître de sa femme. "Tu n'as pas à être désolée, il est celui qui a mal agit ! Je vais bien..." Voulait- il la rassurer sans même se rendre compte qu'il l'avait tutoyée. C'était juste naturel, mais au final, pas pour un inconnu comme il devait l'être.

Il piétinait un peu, Thomas ne parvenait pas à se dire qu'il allait pouvoir partir comme ça, aussi simplement. En la laissant derrière lui, blessée avec une tonne de questions dans la tête. Encore une fois, elle s'excusait et il entendit dans sa voix, la curiosité par rapport à son identité. Ca fusait dans sa tête et Thomas serra un peu les poings pour tenter de ne pas lui faire plus de mal que tout ce qu'elle vivait. Mais il ne put s'empêcher de se retourner. Toujours la tête basse, il s'approcha, la respiration un peu plus rapide que d'ordinaire et sans rien demander, il posa ses mains sur les joues de Grace et ne se retint plus pour l'embrasser. C'était doux, rassurant, rempli d'amour et Thomas en eu quelques larmes tellement ça lui avait manqué. Il aurait pu faire durer ce moment indéfiniment si seulement, elle savait que c'était lui. Se reculant doucement du visage de sa femme, il s'approcha de son oreille et y souffla très très bas :"Je ne suis qu'un murmure..." Dit-il avant de s'éloigner et de la laisser rentrer chez elle.

Thomas marcha longuement et il hésita à aller frapper à la porte de chez Imogen. Il n'était pas dans un bel état et il savait qu'elle ne le laisserait pas comme ça. Il ne voulait pas la déranger plus que ce qu'il ne l'avait déjà fait jusque maintenant...

Stay away from me

maxim, thomas et grace

Déboussolée.
L'attitude de l'inconnu était déboussolante tout comme sa façon de parler. Quelque chose était familier mais elle était incapable de définir quoi précisément. Cela jusqu'à cet exact moment où elle sentit des mains sur son visage et des lèvres sur les siennes. Elle bougea à peine, son mouvement de recul avorté avant d'avoir eu lieu. Thomas. Cette pensée ne lui laissa aucun répit et elle l'imagina lui. Ce n'était pas possible, pas raisonnable ni même rationnel. Il n'était clairement pas là mais elle y crut. Elle y crut si fort que ça lui fit mal. Sa respiration se bloqua et elle se sut incapable d'apprécier ce qu'il se passait. La logique la laissa seule avec elle-même le temps d'un instant. Le baiser prit fin avant qu'elle ait pu réagir, répondre ou s'extraire à ces mains qui la tenait. Sa tête allait exploser et elle réussit enfin à expirer en entendant des mots, ses mots. Ce n'était pas possible. Elle rêvait ou bien elle devenait folle. Un sanglot lui échappa quand le froid et le vide reprirent son emprise sur elle.

- Attends ! Supplia-t-elle au vent qui à son tour murmurait.

Elle ne savait pas ce qu'elle imaginait. Elle devenait folle et tout se mélangeait. Est-ce que cela pouvait être Thomas ? Bien sûr que non. Est-ce qu'elle l'avait imaginé ? Elle n'imaginait pas la douleur de son oeil. Alors si Maxim avait été là, l'inconnu aussi. Il n'était pas imaginaire. Est-ce qu'elle avait imaginé ce qu'il venait de se passer ? Elle ne savait pas. Peut-être ? Et alors si c'était le cas... Elle perdait le contrôle encore une fois et si elle n'avait pas dû marcher, elle serait tombée à genoux tant la pression la faisait souffrir. Sa tête vibrait à un rythme qu'elle ne saurait pas tolérer. Mais et s'il était réel ? Si on venait véritablement de l'embrasser sans permission... Elle avait imaginé la voix, elle l'avait forcément imaginé et elle n'avait pas entendu ce qu'il avait véritablement dit. L'espace d'une seconde, elle avait tellement espérer voir Thomas, que ce soit lui... Les événements se répétaient et si l'inconnu l'avait touché, il devait y avoir une raison. Est-ce qu'elle lui en avait finalement donné permission ? Elle n'arrivait plus à penser et elle réalisa seulement après coup que les bruits de la nuit, les simples pleurs entendus émanaient de sa propre bouche. Elle ferma les yeux, si fort qu'elle se crut aveugle en les rouvrant. Elle était incapable de faire son deuil et incapable de réaliser que Thomas était véritablement parti. Elle l'imaginait partout et saisissait la moindre occasion pour être la garce que Maxim avait su bien décrire. Elle devait marcher ou elle allait tomber.

Quittant enfin la rue des yeux, elle se retourna, marchant en direction de sa propre maison bifurquant peu avant décidant qu'elle ne voulait pas se montrer ainsi, à personne. Pourtant, la maison vers laquelle elle se dirigeait appartenait à quelqu'un et quelqu'un y était mais elle le pensait peut-être dans une autre pièce ou bien déjà couché. Ce vague espoir lui suffit pour tourner la poignet et entrer chez son meilleur ami, refermant la porte avec rapidité comme si ça pouvait empêcher les souvenirs, les espoirs, les craintes et l'imagination d'entrer avec elle.

Terminé et verrouillé.