Willy le Kid

Un doigt posé sur l’agenda à l’emplacement de mon prochain rendez-vous, je réfléchissais. Je ne sais même pas à quoi d’ailleurs. À la route que j’allais prendre ? Je savais déjà par où passer pour tant. Alors je ne sais pas trop ce que j’avais à rester pensif, un doigt posé sur le papier. Je soupirais, regardant Ripley dormir sur le canapé. J’étais censé être un dresseur de chien expérimenté, et j’étais incapable de dire à mon chien de ne pas prendre cette place. Mais je le comprenais tellement, moi aussi, je me serai bien installé pour une petite sieste. Mais je n’en ai avait pas le temps. Me redressant, j’attrapais les clés de ma voiture et sorti de la maison. Laissant Ripley à ses songes.

Les routes n’étaient pas très encombrées, c’est le moins que l’on puisse dire. Ce qui me permit de rejoindre rapidement l’adresse de Rosenbach. Me garer sur une place disponible au plus proche de l’immeuble. Feignant moi ? Aujourd’hui était un jour sans comme on dit. Je n’aspirai qu’à une seule chose, rejoindre mon lit, mais il n’était que quinze heures, pas mal de boulot m’attendait encore. Avec une certaine nostalgie je repensais à mon ancienne vie. Ses siestes inopinées que je m’autorisais, ses soirées de folies et ses missions à risque. C’est sans doute la dernière chose qui me manque le plus. La tension, les armes, la pression, et ce pincement à l’estomac lorsqu’on ne sait pas si l’on va vivre ou mourir. Peut-être qu’un jour je pourrai redevenir moi-même ? Mais mieux valait-il ne pas trop y penser. Cette vie était derrière moi, et je ne pourrais jamais la retrouver.

Avec un soupir contrit, je descendais de voiture pour m’engager dans l’immeuble. Trouvant rapidement la porte que je cherchais. Je respirais un grand coup, attendant patiemment qu’on m’ouvre. Lorsque enfin, mon client ouvrit je lui offris un sourire sympathique. Je l’appréciais assez en fait, mais mieux valait ne pas trop en dire. Surtout les raisons qui me poussais à le trouver sympathique. Cet ancien militaire, qui portait les marques du combat, de la guerre, je savais ce qu’il avait vécu. Tout soldat sait ce reconnaitre entre eux, et je faisais en sorte de ne pas montrer trop d’intérêt pour ce qu’il avait été. Trop en demander, serait trop en montrer et cela ne vaudrait rien de bon. Mais des types comme lui avait sauvé ma vie plus d’une fois, et vice versa. Et seul ceux qui sont allé à la guerre, peuvent comprendre les liens qui unissent ses personnes.

- Bonjour Tim. Comme prévu, me voici pour la séance avec Willy. Vous avez fait les exercices que je vous avais dis tout les deux ?

Le petit chien ne tarda d’ailleurs pas à montrer le bout de son museau, rejoignant son maitre à la porte.

code par slana

Quand il avait eu Willy, il ne pensait pas en faire un chien d’aide, mais en voyant à la télévision ce qu’ils faisaient pour leur maitre ainsi qu’en se renseigne à ce sujet, il s’était dit que ça serait peut-être une bonne idée. Oui, il avait un petit ami pour l’aider maintenant, mais Nigel n’était pas toujours avec lui, donc c’était bien d’avoir de l’aide de la part de Willy.

Aujourd’hui, il devait rester tranquille à l’appartement, du moins cette après-midi parce qu’il avait un rendez-vous avec Dominic, c’était le dresseur de Willy, son aide était très précieuse. Il voyait déjà les améliorations ou plutôt l’aide que lui apportait Willy, il était encore un chiot, donc rien n’était parfait encore, mais son chiot s’en sortait bien, il apprenait vite. Il avait été le marché le matin, bon c’était Willy qui marchait, lui il était en fauteuil, le chiot s’habituait à marcher à côté du fauteuil. Une fois rentré, il s’était installé devant la télévision pour relaxer, il s’ennuyait, la vie était pénible parfois, il était habitué à avoir une vie plus active, plus mouvementée. Au moins, avec la rencontre avec Dom ça allait l’occuper un peu.

Il avait cru remarquer certains détails chez le dresseur qui le laissait penser qu’il était militaire ou quelques choses comme ça. Il n’en avait pas parler, du moins pas pour l’instant, il voulait attendre d’apprendre à le connaître un peu plus. Il avait sorti ses béquilles pour la rencontre, ça serait peut-être plus facile, son appartement était grand, mais pas si grand non plus, donc son fauteuil roulant ça prend de la place parfois. Il prit donc celle-ci quand il entendit cogner à la porte pour aller ouvrir, chaque semaine il arrivait à tenir plus longtemps debout, la douleur était toujours présente et allait toujours l’être, mais elle était plus endurable.

Il fit un sourire à celui-ci quand il ouvrit la porte. « Bonjour Dom, oui bien sûr que j’ai fait les exercices, ça m’occupe ! Au fait, tu peux me tutoyer tu sais, je te le dis à chaque fois ! »

Il détestait se faire vouvoyer, enfin il n’aimait pas vraiment, il avait l’impression d’être plus vieux qu’il ne l’était et puis il n’était pas si vieux. Il eut un sourire en voyant Willy arriver pour se faire caresser. Il était mignon c’était difficile de lui résister.

« Il s’améliore vraiment, il m’aide de plus en plus, surtout dans l’appartement, à l’extérieur il est plus attiré par tout ce qui l’entoure, mais j’imagine que c’est normal, il est encore jeune. »

Il l’avait laissé à entrer et avait fermé derrière lui. « Quelque chose à boire ? » Il le regarda un moment alors qu’il remarqua que bon, celui-ci n’avait pas l’air en grande forme, il semblait fatigué. « Tout va bien ? » Rien ne les empêchait de parler durant la rencontre.